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L'Ethiopie s'indigne d'un discours "malavisé" de l'ambassadeur américain

Le ministère éthiopien des Affaires étrangères a dénoncé jeudi des "allégations" formulées par l'ambassadeur des États-Unis dans un discours "malavisé" dénonçant l'usage de la violence et les violations des droits humains dans le pays et appelant le gouvernement à dialoguer plutôt qu'à réprimer.

10:38 - 17/05/2024 Cuma
MAJ: 11:51 - 17/05/2024 Cuma
AFP
Le ministre des Affaires étrangères de l'Éthiopie, Taye Atske Selassie
Crédit Photo : Média X / Archive
Le ministre des Affaires étrangères de l'Éthiopie, Taye Atske Selassie

Lors d'une visite mercredi dans un bâtiment emblématique de la capitale Addis Abeba connu sous le nom d'American Gibbi, l'ambassadeur Ervin Massinga a évoqué la situation du pays, où les autorités fédérales font face à de multiples conflits, notamment dans les régions de l'Oromia, de l'Amhara et du Tigré.


Ce discours
"contient des allégations contre le gouvernement éthiopien et des conseils non sollicités sur la meilleure façon de gérer les affaires du pays, et fait mention de groupes déterminés à renverser par la force le gouvernement élu et connus pour mener chantage, enlèvements et terreur sur les civils",
a dénoncé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. Aussi, le texte déplore:

La déclaration est malavisée et contient des affirmations mal informées. Elle est contraire aux relations historiques et amicales entre l'Éthiopie et les États-Unis.

Dans son discours, Ervin Massinga avait notamment affirmé que
"les bandits, les groupes armés et parfois les forces de sécurité gouvernementales agissent en toute impunité en violant ces droits à la vie, à la dignité et au respect, reflétant un mépris pour (...) l'état de droit".

Il a appelé successivement les rebelles du Front de libération oromo (OLF), organisation classée
"terroriste"
par les autorités, qui s'opposent au pouvoir fédéral dans la région de l'Oromia, les milices dites d'autodéfense de l'ethnie amhara (Fano) qui combattent l'armée dans la région de l'Amhara, et les autorités issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), au cœur d'un conflit dévastateur contre le gouvernement de novembre 2020 à novembre 2022, à faire entendre leurs revendications par le dialogue.

"A ceux dont la responsabilité est de gouverner l'Éthiopie, le gouvernement, le pays a bien plus à gagner par la paix que sur le champ de bataille"
, a ensuite lancé l'ambassadeur, nommé à Addis Abeba en janvier 2023.

"Une approche axée sur la sécurité ne résoudra pas les problèmes politiques complexes. Détenir et harceler ceux qui critiquent le gouvernement ne résoudra pas les problèmes qui doivent être résolus. Le dialogue politique dont les Éthiopiens ont besoin pourrait être facilité par la libération de personnalités politiques clés",
a-t-il estimé, suggérant également
"comme point de départ un cessez-le-feu temporaire à l'échelle nationale".

Deuxième pays le plus peuplé d'Afrique (120 millions d'habitants) et mosaïque de 80 peuples, l'Éthiopie est déchirée par de multiples conflits simultanés mais sans rapport entre eux.

Ils sont souvent liés à de récents réveils identitaires et à des revendications territoriales, dans un État fédéral où les frontières des États régionaux sont tracées le long de lignes ethno-linguistiques.


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