L’organisation terroriste Fetullah (FETÖ) doit toujours conserver sa première place parmi les problèmes prioritaires de la Türkiye. Nous ne devons pas oublier FETÖ pour que FETÖ ne se rappelle pas à lui-même. Une telle organisation est le plus grand problème qui puisse arriver à un pays. L’existence de FETÖ est plus dangereuse qu’un État déclarant ouvertement la guerre.
L’une des questions les plus critiques des élections des 14 et 28 mai a été l’organisation terroriste Fetullah. La plus grande inquiétude était la possibilité que l’opposition, qui a donné trop de gage à FETÖ en raison des élections, l’emporte. Ce sentiment était assez élevé au sein de l’électorat. Le même effet s’est produit sur le taux de participation élevé.
Les fétullahistes étaient tellement convaincus que l’opposition gagnerait qu’ils n’hésitèrent pas à s’afficher avec insouciance sur toutes les tribunes. Cette insouciance a même conduit les cryptos à s’exposer. Certains membres de FETÖ, qui s’étaient cachés dans le secteur public et la bureaucratie pendant des années, avaient cessé de se cacher.
TOUT LE MONDE VEUT UNE TÜRKİYE SANS FETÖ
Après le 15 juillet 2016, la sensibilité a progressivement diminué. Cependant, l’insouciance des Fetullahistes avant le 14 mai a conduit à la formation d’une nouvelle sensibilité. Alors que nous entrons dans le deuxième siècle de la République, tout le monde veut une Türkiye sans FETÖ.
Au cours des 50 dernières années, FETÖ a nui à la Türkiye pour le compte des puissances impérialistes. De plus, il a infligé ces dommages aux enfants de cette nation, qu’il a recrutés ou trompés. Non seulement il nous a volé nos enfants, mais il a aussi causé de grands dommages à l’avenir de ce pays.
Ces derniers jours, FETÖ est revenu à l’ordre du jour avec toute sa laideur. Contrairement aux nouvelles auxquelles nous étions habitués auparavant, nous recevons chaque jour des nouvelles de la réintégration des membres de FETÖ. D’abord, il y a eu la nouvelle de ceux qui avaient été renvoyés au ministère de l’Intérieur. Enfin, la nouvelle que le Conseil d’État avait décidé de rétablir 450 juges-procureurs qui avaient été exclus a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
Cependant, chaque jour, 3 à 5 personnes sont réintégrées dans divers établissements. Nous ne sommes pas au courant parce que le nombre n’est pas élevé. Personne ne s’opposera à la réintégration de ceux qui ont été lésés et qui n’ont pas vraiment de lien avec FETÖ. Cependant, la plupart des personnes réintégrées sont malheureusement des membres de FETÖ. C’est juste un problème de preuves.
On peut penser que "s’il n’y a pas de preuves, pourquoi ne pas les réintégrer". Mais c’est une chose de les juger et de les mettre en prison, c’en est une autre de les remettre dans des positions critiques. Si quelqu’un avait dénoncé Mevlüt Mert Altıntaş, le policier qui a tiré sur l’ambassadeur russe Karlov, en tant que membre de FETÖ avant l’assassinat, il n’y aurait eu aucune preuve contre lui.
Un lieutenant nommé Sedat Ocakçı, qui a été expulsé pour appartenance à FETÖ, a réalisé un bénéfice de 5 milliards de lires avec la promesse de profits élevés. Nous ne savons pas où est allé l’argent, s’il a été utilisé au nom de l’organisation. Si Sedat Ocakçı s’était adressé au Conseil d’État, aurait-il été réintégré dans les forces armées turques faute de preuves ?
LA LUTTE CONTRE LE FETÖ DOIT ÊTRE POURSUIVIE AVEC PLUS DE FERMETÉ
Il ne nous est pas possible de prédire quel type de crise les membres de FETÖ, qui ont été réintégrés dans des endroits critiques, en particulier les forces armées turques, la sécurité, la justice et l’éducation, provoqueront dans les prochains jours. Nous avons vu, en vivant avec des centaines d’exemples, comment les membres de FETÖ se cachent et comment ils se transforment en bombes prêtes à exploser le moment et l’endroit venus.
Il y a encore des cryptos à l’intérieur de FETÖ qui divulguent des informations et des documents à leurs membres à l’étranger. Plus récemment, un policier a été arrêté pour avoir divulgué des documents à Cevheri Güven, un agent d’influence de FETÖ. Kemal Batmaz, la deuxième personnalité civile la plus importante du coup d’État du 15 juillet, est venu se plaindre des conditions de détention.
Il y a des milliers de membres de FETÖ qui ont été expulsés et qui sont dehors. Nous ne savons pas ce qu’ils font, avec qui ils sont assis. Il y a des milliers de sympathisants de Fetullah qui ont été emprisonnés pour leur appartenance à l’organisation. Nous ne sommes pas non plus au courant de leur situation. Ils ont occupé des positions critiques. Il sait manier les armes, il connaît les réflexes de l’État. Expert du chaos, expert en guerre psychologique...
Il y a encore une question à laquelle il faut réfléchir. Permettez-moi d’attirer l’attention sur le danger réel par un exemple. Si un membre de FETÖ, qui a été expulsé et qui est sorti ou qui a purgé sa peine de prison et est sorti, va voir un vieil ami qui continue son devoir essentiel dans l’État et lui dit : "Soit tu me donnes ce que je veux, soit je te dirai que tu es membre de FETÖ", quel sera le résultat ? Combien y a-t-il de bureaucrates dans cette situation à l’heure actuelle ? Où sont les documents conspirationnistes de FETÖ ?
Tant que ces questions n’auront pas trouvé de réponse, la lutte contre FETÖ devrait être poursuivie beaucoup plus durement qu’auparavant. Plus le temps passe, plus la lutte devient difficile.
