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Labyrinthe...

La future opération de la Türkiye en Irak contre le terrorisme et ses "conséquences possibles", y compris les complications éventuelles, font l'objet d'un large débat...


L'annonce publique de cette mesure, qui a la capacité de changer la géopolitique d'une vaste région, ainsi que des déclarations fortes concernant la dimension "fin/écrasement" de l'organisation terroriste, signifie "ne dites pas que nous ne savions pas" et "ne laissez personne se plaindre plus tard". Il s'agit également d'une "pesée" et, attention, aucun pays ne s'y est opposé ouvertement jusqu'à présent !


Les élections locales, la visite du président en Irak en avril et ensuite l'opération s'organisent. Mais ne prêtez pas trop attention aux quotidiens et à la chaleur des écrans du soir. Car les administrateurs de l'État font des déclarations plus froides et plus mesurées...


Nul besoin de longues analyses pour comprendre la dimension stratégique et géopolitique de la question. Si les noms d'au moins 20 pays directement liés à la question sont cités dans les 20 premières minutes de la discussion, il ne s'agit pas d'une simple opération militaire !


DES QUESTIONS ENCORE PLUS RISQUÉES QUE LEURS RÉPONSES...


Nous parlons d'une étape qui va toucher les vagues de la Somalie au front ukrainien, en passant par la mer Noire, les Balkans et l'Europe de l'Est, de l'Azerbaïdjan-Arménie à Bassorah, de l'Iran à la Chine, des pays du Golfe à la mer Rouge, d'Israël à Gibraltar, de l'Égypte à la Grèce, de la Syrie aux États-Unis et à la Russie...


D'aucuns pourraient qualifier l'impact de l'opération en Irak à cette échelle de géopolitique exagérée. Heureusement, la Türkiye ne parle plus en deçà d'une certaine échelle. D'ailleurs, au premier centimètre de la frontière turco-irakienne, on comprend d'où l'opération est observée...


Même 3 à 5 questions simples, dans leur forme la plus "comprimée", vous convaincront de l'ampleur de la plaisanterie:


premièrement, que dit l'Iran à ce sujet et a-t-on parlé à Téhéran ? Deuxièmement, les États-Unis ont-ils abandonné le PKK en Irak ? Troisièmement, les États-Unis se retirent-ils d'Irak et de Syrie ? Quatrièmement, la route du développement est une voie de transport, d'énergie et de communication, mais est-elle aussi une ligne de siège ? Cinquièmement, l'interlocuteur est-il aussi la Chine et la Russie ?

Sixièmement, Israël joue-t-il un rôle dans cette équation ? Septièmement, que signifie la ligne Égypte-Türkiye dans la géographie irako-syrienne et à Téhéran ? Huitièmement, la Türkiye risque-t-elle d'être attirée dans des pièges éventuels, et quels sont-ils ?


Il s'agit là de l'alphabet du travail. Il n'y a ni anglais ni français. Même Poutine n'a pas commencé sa visite en Türkiye. Une seule variable, opportune ou asynchrone, peut transformer les questions et les réponses. Par exemple, si Trump gagne ? Par exemple, si Kiev tombe ?


Y A-T-IL UN VIDE DE POUVOIR DANS LA RÉGION, Y A-T-IL UNE COHÉRENCE, Y A-T-IL UN TIMING ?


Est-il donc possible de se débarrasser de ces affaires compliquées et de ces calculs complexes d'un simple stylo et de sauter par-dessus ?


Tout le monde répondra à cette question qu'elle est "très difficile", voire "impossible", ce qui est vrai à bien des égards. Toutefois, d'autres questions se posent: voyez-vous un vide de pouvoir important dans la région ? À une époque où tant de poids lourds sont présents dans la région, où les acteurs régionaux ont des capacités/relations qui changent la donne et où même les figurants locaux ont des indices de masse, posons à nouveau la question : voyez-vous un vide de pouvoir important dans la région ? Si la réponse est "oui", vous décrirez également une "consistance" et un "temps" !


Dans ce cas, une seule question demeure: qui a le pouvoir de combler ce vide ?


Les moments où la conjoncture et le multiplicateur de puissance se rencontrent sont fatals lorsque les objectifs sont justes et justifiés. L'objectif de la Türkiye est juste et justifié. Il ne reste plus qu'à faire attention où l'on met les pieds. Et cette tâche incombe à la diplomatie...


Prenons un exemple : le premier pays qui vient à l'esprit lorsque l'on évoque le PKK/YPG est les États-Unis. Les États-Unis font l'expérience d'une "asphyxie stratégique" dans le triangle Ukraine-Israël-Gaza-élections présidentielles et n'ont pas été en mesure de faire avancer les politiques qu'ils souhaitaient en Chine, leur principale cible. C'est la définition d'un vide de pouvoir. La diplomatie le décrit et le transmet au décideur...


Mais en même temps, elle dessine le triangle constitué, par exemple, de l'amélioration soudaine des relations entre la Grèce et la Türkiye, de la montée en flèche des préoccupations géopolitiques de l'Iran, de la situation actuelle d'Israël et de sa folie, le place sur la grande carte et le présente au décideur.


Cette opération est répétée pour chaque pays/joueur. Avec l'aide des services de renseignement, il prépare des voies alternatives pour chacun d'entre eux et de nouvelles réponses pour chaque contre-attaque. C'est ce qu'on appelle la "théorie des jeux". C'est ainsi que s'établit la pratique de la sécurité nationale...


Pour l'opinion publique et les leaders d'opinion, à partir de ce moment, c'est à eux de décider de quel côté de la question ils vont se placer. Soit ils justifient l'opération en disant "c'est le jour", soit ils conseillent la prudence en soulignant les risques possibles. Les deux extrêmes sont dangereux !


EXIT !...


Puisque la première étape de cette série de dominos sera l'Irak, la première chose à détecter dans ce pays est la présence d'un grand nombre de scellés mal serrés...


De plus, il ne semble pas possible de resserrer chacun d'entre eux dès le départ et individuellement. Il est donc nécessaire d'inclure les propriétaires et les producteurs des écrous, pas nécessairement tous les acteurs ou les grandes puissances. Les forces armées turques serreront la vis de ceux qui restent à l'extérieur ou qui résistent...


L'Institut de la langue turque définit le terme "labyrinthe" comme "une structure dont les couloirs sont si complexes qu'il est difficile d'en trouver la sortie". La situation est plus difficile dans les labyrinthes stratégiques. En effet, leur architecture appartient à d'autres. En d'autres termes, il se peut qu'il n'y ait pas de "sortie" du tout ! Dans ce cas, les lectures conventionnelles/classiques vous suggèrent de tracer le labyrinthe depuis le début...


Les lectures stratégiques "font du labyrinthe le vôtre" !

#Türkiye
#PKK
#Terrorisme
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#politique
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