Le leader du mouvement contre la vie chère sur l'archipel français de Martinique, dans les Caraïbes, poursuivi pour son irruption au domicile du préfet local, a été placé en détention provisoire jeudi, provoquant des troubles à Fort-de-France.
Le président du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), Rodrigue Petitot, restera écroué jusqu'à son procès le 21 janvier, a décidé jeudi la cour d'appel de Fort-de-France, qui a délivré un mandat de dépôt, synonyme d'incarcération.
Le dirigeant du RPPRAC, l'association ayant lancé en septembre un mouvement de contestation contre la vie chère qui a dégénéré en violences nocturnes, avait été interpellé le 12 novembre pour des faits de violation de domicile, la veille, à la résidence préfectorale.
On va se battre jusqu'au bout pour obtenir justice.
Des troubles ont éclaté à Fort-de-France après le placement en détention provisoire de M. Petitot. Une soixantaine de manifestants se sont regroupés aux abords d'un supermarché, s'en prenant à des commerces et aux forces de l'ordre, a indiqué une source policière.
Trois personnes ont été interpellées et placées en garde à vue, a-t-on appris de même source. Le calme est revenu peu après 01H00 locales (06H00 à Paris).
Sur cette île des Antilles où les denrées alimentaires sont en moyenne 40% plus chères que dans l'Hexagone, selon l'Institut français de la statistique, des émeutes ont éclaté à plusieurs reprises ces derniers mois. Depuis le 1er septembre, 298 véhicules, 33 bâtiments privés et six bâtiments publics ont été incendiés et 174 locaux commerciaux ont été cambriolés, selon la préfecture.