Le bipeurs Gold Apollo AR-924.
Deux responsables de sociétés taïwanaises, dont le fondateur et président de Gold Apollo, ont été auditionnés à Taïwan dans le cadre de l'enquête sur les bipeurs piégés du Hezbollah, a annoncé vendredi le parquet taïwanais.
Les autorités taïwanaises, relayées par plusieurs médias étrangers, n'ont pas révélé l'identité des personnes concernées.
"Nous clarifierons les faits dès que possible, notamment en ce qui concerne l'implication ou non d'entreprises taïwanaises"
, a déclaré le bureau des procureurs du district de Shilin, cité par Le Monde. Dans le cadre de cette enquête, quatre sites ont été perquisitionnés, dans le but de déterminer les liens potentiels avec la fabrication des bipeurs qui ont explosé, causant plusieurs morts et des milliers de blessés au Liban.
Le New York Times (NYT) a rapporté que les bipeurs utilisés par le Hezbollah et qui ont explosé mardi avaient été fabriqués par la société taïwanaise Gold Apollo, puis piégés par Israël. Cependant, Hsu Ching-kuang, directeur de Gold Apollo, a démenti ces accusations, en pointant du doigt son partenaire hongrois BAC, qui dispose d'une licence pour utiliser sa marque.
"Ce ne sont pas nos produits (...) du début à la fin"
, a insisté Hsu Ching-kuang lors d'une conférence de presse à Taipei. Budapest a également nié tout rôle de production pour BAC, précisant que l'entreprise n'était qu'un
"intermédiaire commercial, sans site de production ou opérationnel en Hongrie"
.
Le ministre taïwanais de l'Économie, Kuo Jyh-huei, a souligné que les bipeurs fabriqués par Gold Apollo étaient composés d'éléments basiques comme des circuits intégrés et des piles, affirmant qu'
"ils ne peuvent pas exploser"
. Il a également ajouté que Taïwan n'avait exporté directement aucun bipeur vers le Liban.
Cette série d'explosions, attribuée à Israël, a provoqué la mort de 37 personnes et fait près de 3 000 blessés, exacerbant les tensions au Moyen-Orient.
Le gouvernement libanais et le Hezbollah ont accusé Israël d'être responsable de ces attaques. Le Hezbollah a promis des représailles pour ce qu'il qualifie d'
"agression criminelle"
, tandis que le général iranien Hossein Salami a averti que le
"front de la résistance"
répondrait
"bientôt de manière écrasante"
.
Selon le New York Times, BAC Consulting, la société hongroise impliquée, serait en fait une société-écran israélienne, utilisée pour dissimuler la fabrication des bipeurs, et au moins deux autres sociétés auraient été créées pour couvrir l'implication des agents du Mossad.
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