L'Unesco utilise l'ADN environnemental pour cartographier les espèces marines

16:2210/12/2024, Salı
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Le logo de l'UNESCO à Paris, le 12 juin 2023.
Crédit Photo : ALAIN JOCARD / AFP
Le logo de l'UNESCO à Paris, le 12 juin 2023.

L'Unesco a dévoilé lundi les résultats de sa première cartographie des espèces marines réalisée grâce à l'ADN environnemental.

Le programme lancé en décembre 2021
"permet de voir quelles espèces marines sont les plus menacées par le réchauffement climatique"
, explique Ward Appeltans, chef du système d'information sur la biodiversité des océans à l'Unesco (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture).

L'ADNe (ADN environnemental), méthode expérimentale des années 2000 qui commence seulement à être mise en œuvre, consiste à prélever un échantillon d'environ 1,5 litre d'eau pour identifier les espèces marines à partir des traces d'ADN qu'elles laissent.


Cette méthode a été utilisée par l'Unesco dans 21 aires marines protégées, notamment au Costa Rica, au Bangladesh et aux Philippines.

Grâce à cette opération, 4 500 espèces ont été recensées, dont 120 figurent sur la liste rouge des espèces menacées de l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature).


"Sans cette technique, cela aurait pris au moins cinq ans de travail et aurait été plus intrusif"
, se réjouit Audrey Azoulay, directrice générale de l'Unesco.
"Cela permet d'identifier les zones à protéger en priorité."

L'Unesco a mobilisé des écoliers et leurs professeurs pour réaliser les prélèvements, les sensibilisant ainsi à l'importance de la préservation de la biodiversité marine.


Dans le parc national des Everglades, en Floride, où des lycéens ont participé à la collecte, l'ADNe a également servi à répertorier l'avancée d'espèces invasives comme les pythons.


"Nous voulons aider les pays à comprendre les changements causés par le réchauffement climatique pour qu'ils puissent améliorer la protection des espèces marines"
, affirme Fanny Douvere, cheffe du Programme marin du patrimoine mondial de l'Unesco.

"Cela peut être mis en place aussi bien au Bangladesh, avec moins de ressources, qu'en Australie ou aux États-Unis"
, ajoute-t-elle. Les prélèvements ADNe restent abordables: chaque kit coûte 25 euros.

"C'est la première fois que cette méthode est utilisée à grande échelle. Elle permet d'obtenir des résultats en seulement quelques mois au lieu de cinq à dix ans"
, se réjouit Fanny Douvere.

L'Unesco espère que cette méthode permettra d'atteindre l'objectif fixé par l'accord de Kunming-Montréal de décembre 2022 : protéger 30 % des océans d'ici à 2030, alors que seuls 8 % le sont actuellement. L'ADNe permet de déterminer quelles zones doivent être protégées en priorité.

L'objectif de l'organisation internationale est de déployer l'échantillonnage de l'ADNe dans les 18 000 zones marines protégées.


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