Après les élections des 14 et 28 mai, Erdoğan, qui a été réélu président de la République, a annoncé la composition de son cabinet pour le nouveau mandat. Le président Erdoğan confie le ministère du Trésor et des Finances à Mehmet Şimşek et détermine avec qui il gérera l'économie. Il a ensuite nommé Mme Hafize Gaye Erkan au poste de gouverneure de la Banque centrale. Ainsi, le toit de la gestion de l'économie a été formé. Il est maintenant temps de mettre en œuvre la politique définie.
Mehmet Şimşek est un nom que nous connaissons déjà et dont les politiques nous sont familières. D'un autre côté, nous pouvons deviner les éventuelles propositions politiques de Hafize Gaye Erkan sur la base de sa carrière. Bien sûr, il serait erroné de faire un commentaire définitif puisqu'ils n'ont pas encore annoncé les nouvelles politiques, mais je pense qu'ils travaillent en fonction des besoins et des priorités de la Türkiye. D'autre part, je pense que le fait que le processus ait pris autant de temps est dû à l'effort d'équilibre entre les besoins et les priorités de la Türkiye et les exigences du système financier mondial. Cependant, le secteur réel en particulier veut entendre les politiques à mettre en œuvre le plus tôt possible.
La perception des deux noms au cours du processus a porté les attentes à leur égard au plus haut niveau. Alors que l'attente est à un tel niveau, le temps qui passe augmente la longueur d'onde sur les marchés. Cependant, Şimşek a envoyé deux tweets le 7 juin après avoir pris ses fonctions, demandant "un peu de patience et de temps", tandis que Hafize Gaye Erkan n'a pas encore fait de déclaration autre que sa courte déclaration lors de la cérémonie de passation des pouvoirs. A cet égard, nous ne disposons pas d'informations claires sur la politique qui sera mise en œuvre à l'heure actuelle.
Bien sûr, ce n'est pas facile. Mais le temps est aussi un facteur important. Le fait que la politique définie n'ait pas encore été annoncée, ou du moins qu'aucune orientation, même verbale, ne signale les grandes lignes du cadre général, accroît les incertitudes.
L'augmentation des incertitudes se reflète également dans les prévisions. Par exemple, dans les prévisions d'une institution, il est indiqué que la Banque centrale portera le taux directeur à 40 %, dans une autre qu'elle le fixera à 30 % et dans une autre encore qu'elle le fixera à 25 %. Dans l'un des rapports, il est écrit que le taux directeur sera de 15 %. En d'autres termes, la fourchette de prédiction a augmenté de 25 points. Cette situation crée une grave confusion pour les autres acteurs de l'économie.
D'autre part, on s'attend à ce que le taux directeur soit utilisé directement, alors que d'autre part, la rumeur veut que l'application GLP (Late Liquidity Window), qui a été mise en veilleuse pendant un certain temps, revienne à l'ordre du jour. Comme vous pouvez le constater, tous ces niveaux de taux directeurs et toutes ces applications ont des effets et des résultats différents. Bien entendu, la décision finale sera prise lors de la réunion du comité de politique monétaire du 22 juin. Peut-être que certains des membres du comité de politique monétaire auront changé d'ici là.
Cependant, avec une suggestion très sincère, je voudrais vous rappeler que la direction économique devrait utiliser l'outil de "forward guidance", fréquemment utilisé par les présidents de la Réserve fédérale américaine, dès que possible afin d'éviter que l'incertitude actuelle sur les marchés ne se poursuive jusqu'au 22 juin.
Les hommes d'affaires, les exportateurs, les producteurs et même les banques attendent avec impatience. Je crois que dans le passé, l'expression "aucune feuille ne bouge" a été inventée pour une situation similaire à celle-ci.
À cet égard, afin d'éviter que les marchés ne subissent un choc important le 22 juin et de réduire l'ampleur des fluctuations jusqu'à cette date, je pense qu'une orientation verbale de la part de Şimşek et d'Erkan visant à réduire les incertitudes serait très utile dans ce processus.
