Lors d'une interview accordée à Anadolu, le jeune homme est tout d'abord revenu sur le début des faits.
“Dès le 7 octobre, le monde a été témoin des bombardements incessants d'Israël sur Gaza. En tant que palestino-américain, j'ai l'habitude de prendre la parole et d'essayer de représenter notre perspective, mais cette fois-ci, c'était différent”
, a-t-il déclaré, faisant référence à sa récente paternité. Et d'ajouter:
En voyant ces jeunes enfants extraits des décombres j'ai ressenti le besoin de m'exprimer encore plus fort que d'habitude.
Propriétaire d'un café situé en plein cœur du centre-ville de Chicago, Hani a souligné qu'il était l'un des rares propriétaires d'entreprises palestiniens dans le quartier. Il a constaté:
Au fil des mois (après le 7 octobre), j'ai remarqué une baisse de mes affaires. Je savais que cela était en partie lié à mon activisme et à ma prise de position contre le génocide Palestinien.
"J'étais tellement absorbé par mon téléphone que j'en ai négligé mon entreprise jusqu'à ce que je réalise, récemment, que nous avions accumulé du retard dans nos paiements et que nous manquions de clients".
"Récemment, j'ai tenté de solliciter un prêt par le biais de notre système de point de vente, et c'est là que j'ai pris conscience de la situation".
Notant une diminution moyenne de 20 000 dollars par mois de son chiffre d'affaires, en se basant sur une comparaison entre les six mois précédant le conflit et les six mois après, il a poursuivi:
Nous avons constaté une diminution des ventes entre mi-octobre et février et une hausse en mars.
Au cours de la même période, il a également remarqué qu'il ne voyait plus ses anciens clients avec qui il avait l'habitude d'être ami dans le quartier. C'est à ce moment-là que d'autres propriétaires d'entreprises locales l'ont averti d'un malaise ressenti par ses clients à fréquenter son café comme ils le faisaient habituellement.
Je suis boycotté parce que je dénonce le génocide. Peu importe s'il s'agit de Palestiniens ou d'une autre communauté, je m'exprime de la même manière.
"Je le fais lorsque surviennent des violences armées à Chicago et que des enfants de cette ville sont blessés. Je m'exprime publiquement, c'est la même chose. Je suis déterminé à redoubler d'efforts pour mon peuple, car personne d'autre ne se lève pour eux”,
a-t-il insisté.
À la question
"Ressentez-vous un quelconque regret après ce que vous avez exprimé?”,
Hani a répondu:
"J'ai le sentiment de n'avoir toujours pas accompli mon devoir suffisamment, donc je ne peux pas avoir de regrets en ce qui implique de sauver mon peuple ou au moins essayer de le faire, de quelque manière que ce soit, en prenant la parole.”
Et de poursuivre:
“À Chicago, j'ai assisté aux réunions du conseil municipal (ouvert aux publics) jusqu'à ce qu'ils adoptent la résolution de cessez-le-feu pour Gaza. Lors de ces réunions, j'ai eu d'excellentes conversations avec des conseillers municipaux favorables à la paix”.
Il a également affirmé avoir contribué à la réalisation d'une fresque murale à Pillson, la première fresque murale palestinienne jamais réalisée à Chicago, grâce à ses contacts dans la région.
Hani est ensuite revenu sur les prochaines élections présidentielles aux États-Unis, considérant que
“cette année promet d'être intéressante en Amérique”.
Tous deux sont des mauvais candidats pour la présidence, mais je peux vous dire qu'en tant que musulmans, Arabes et surtout en tant que palestiniens, nous n'allons pas voter pour Biden ou pour les Démocrates.
"Ils ont clairement montré leur hostilité envers nous, leur manque de préoccupation à notre égard. Nous allons les punir lors des élections cette année. Si cela signifie que Trump sera Président, alors nous vivrons sous l'administration de Trump”
, a-t-il expliqué.
D'après Hani, il est plus sécurisé d'être sous l'administration de Trump que celle de Biden.
“Certains seront en désaccords avec moi parce qu'ils sont anti-Trump mais nous n'étions pas face à un conflit sous son administration, c'était en quelque sorte un monde plus sécurisé pour nous en tant que Palestiniens comparé à maintenant. Les États-Unis et les Démocrates ont donné leur feu vert à Israël pour continuer à bombarder et à tuer les Palestiniens et leur ont envoyé plus d'armes”
, a-t-il conclu.
