|

Croatie/législatives: la constitutionnalité de la candidature du président va être examinée

La Cour constitutionnelle de Croatie a annoncé samedi qu'elle allait examiner la candidature aux législatives du 17 avril du président Zoran Milanovic, qui veut diriger le prochain gouvernement de ce pays de l'Union européenne et de l'Otan.

14:18 - 17/03/2024 dimanche
MAJ: 12:02 - 17/03/2024 dimanche
AFP
Des manifestants se rassemblent lors d'un rassemblement anti-gouvernemental organisé par l'opposition qui demande des élections immédiates à Zagreb, le 17 février 2024.
Crédit Photo : Damir SENCAR / AFP
Des manifestants se rassemblent lors d'un rassemblement anti-gouvernemental organisé par l'opposition qui demande des élections immédiates à Zagreb, le 17 février 2024.

Cette annonce, faite vendredi par M. Milanovic peu après avoir convoqué les élections, a provoqué la surprise et un vif débat dans le pays, certains considérant que le président devrait démissionner avant de se présenter à ce scrutin.


Un peu moins d'un an avant la fin de son mandat présidentiel, M. Milanovic a annoncé qu'il serait tête de liste du Parti social-démocrate (SDP) dans la capitale, Zagreb.

"Il faut parfois quitter la zone de confort (...) ce moment est venu pour moi (...) Nous allons rassembler une majorité, je crois claire et solide, pour créer un gouvernement de salut national"
, a déclaré M. Milanovic qui était déjà Premier ministre de 2011 à 2016.

Le dirigeant de 57 ans avait formellement quitté le SDP début 2020, avant de devenir président. Le chef de l'Etat croate a des pouvoirs limités mais est le commandant en chef de l'armée.


Le patron du SDP, Pedja Grbin, a assuré samedi ne pas voir d'
"entrave formelle ou juridique"
au maintien de M. Milanovic à la présidence, appelant la Cour constitutionnelle à donner son avis.

Cette dernière a annoncé qu'elle allait se réunir lundi avec pour
"ordre du jour: la constitutionnalité et la légalité des élections en lien avec l'annonce de la candidature du président de la République Zoran Milanovic aux élections pour le Parlement".

Le Premier ministre conservateur Andrej Plenkovic, en poste depuis octobre 2016 et qui vise son troisième mandat, a critiqué la décision du président de se lancer dans la campagne électorale sans démission préalable.


C'est en contradiction totale avec ce que, selon notre Constitution, le président de la République doit être.

Andrej Plenkovic a par ailleurs mis en garde contre une candidature qui pourrait envoyer la Croatie
"dans les bras de Russie".

Il avait déjà accusé le président d'avoir des
"opinions pro-russes"
, notamment après son opposition fin 2022 à la participation de la Croatie à une mission européenne de formation de soldats ukrainiens.

"Exactement au moment où les élections ont lieu en Russie, est-ce qu'il s'agit, là, peut-être, de faire sortir la Croatie de la communauté occidentale, de l'UE, de l'Otan, du partenariat avec les Etats-Unis, et de l'envoyer aux bras de la Russie?"
, a lancé vendredi M. Plenkovic lors d'un rassemblement politique à Osijek (est).

L'ONG GONG, qui supervise les processus électoraux dans le pays, a elle souligné la singularité d'une telle situation.

"Après les élections, il pourra y avoir une situation où le président de la République Zoran Milanovic doit avoir des consultations sur la formation du nouveau gouvernement avec le candidat du SDP au poste de Premier ministre Zoran Milanovic"
, a-t-elle averti.

À lire également:



#Croatie
#Politique
#élection
il y a 1 mois