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France: Malgré les critiques, Paris assure "qu'une vie vaut une vie"

Accusée de "deux poids deux mesures", le ministère français des Affaires étrangères a tenu à souligner "qu'une vie vaut une vie".

20:55 - 29/02/2024 jeudi
MAJ: 20:55 - 29/02/2024 jeudi
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Le porte-parole adjoint du ministère des Affaires étrangères, Christophe Lemoine.
Crédit Photo : Michael Kovac / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / / AFP
Le porte-parole adjoint du ministère des Affaires étrangères, Christophe Lemoine.

Lors du point presse hebdomadaire du ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères, Anadolu a interrogé ce jeudi le porte-parole adjoint du Quai d'Orsay, Christophe Lemoine, à propos des déclarations récentes de l'ancien Premier ministre et ex-chef de la Diplomatie française Dominique de Villepin.


L'ancien diplomate de métier était l'invité, ce jeudi matin, de BFMTV, pour évoquer les questions internationales. Au cours de son entretien, Dominique de Villepin a dénoncé ce matin le
"deux poids deux mesures"
de la France sur l'Ukraine et Gaza. L'ancien chef du Gouvernement a estimé que, de ce fait, la France est en train de
"perdre la bataille de la crédibilité"
à l'échelle internationale.

De façon similaire à l'Ukraine,
"nous devons être capables de mettre des actes derrière des mots"
pour le Proche-Orient, a-t-il déclaré. Interrogé sur ce sujet par Anadolu, Christophe Lemoine a tenu, ce jeudi, à
"rappeler ce que nous avons toujours dit, c'est que selon nous, il n'y a pas deux poids deux mesures, une vie vaut une vie".

Soulignant que
"cela a été redit à plusieurs reprises, notamment par le Président de la République"
Emmanuel Macron, le porte-parole de la Diplomatie française a déclaré que son pays
"demeure actif et présent sur toutes les grandes crises internationales, que ce soit dans la crise en Ukraine, que ce soit la crise à Gaza et que ce soit aussi d'autres crises du monde qui, peut-être, échappent à l'attention médiatique, le Soudan par exemple".

"Mais nous sommes, en tout cas, assez fermes sur ce point ; une vie vaut une vie et c'est un principe qui a été rappelé plusieurs fois par le Président de la République"
, Emmanuel Macron, a réitéré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

Accusations portées contre la France


La France a, à plusieurs reprises, été critiquée pour son manque d'action concrète qui pourrait amener Israël à mettre fin à ses bombardements meurtriers sur les populations civiles de la bande de Gaza.


Interrogé ce mardi par Anadolu, le député La France Insoumise (LFI) Éric Coquerel a appelé le Gouvernement français à accompagner sa communication condamnant les agressions d'Israël par des actions. Il a appelé l'Exécutif français à faire preuve de
"volonté politique"
pour éviter l'aggravation de la situation humanitaire dans la bande de Gaza.

L'élu de Seine-Saint-Denis a fait état de déclarations de plus en plus fermes sur l'agression israélienne.
"Dans les faits, ils ne font rien"
, a-t-il expliqué. Le député a insisté sur l'urgence de la situation humanitaire dans la bande de Gaza, affirmant que "
le génocide va se faire"
si aucune décision n'est prise par les acteurs internationaux, notamment la France.

Il a appelé le Gouvernement français à adopter trois mesures:
"moratoire sur les armes, reconnaissance de l'État de Palestine. Et puis, il faut réfléchir aussi à des sanctions économiques"
contre Israël, a estimé Coquerel.

Deux poids, deux mesures


Interrogé ce jeudi sur BFMTV sur ce qu'est le
"deux poids deux mesures"
de la France qu'il évoque, Dominique de Villepin a comparé les actions de la France sur la guerre en Ukraine et celle au Proche-Orient. L'ancien Premier ministre français a déclaré que
"nous défendons le droit international en Ukraine : il y a eu une agression russe, nous ne pouvons pas l'accepter et nous ne devons pas permettre à la Russie de gagner en Ukraine, c'est clair. C'est une position simple"
, a-t-il souligné.

"À Gaza, nous devons défendre une solution politique, même si aujourd'hui, nous voyons bien qu'Israël fait tout pour éviter que cette solution politique d'un État palestinien indépendant n'arrive pas sur la table".

Dominique de Villepin a estimé que
"la France doit d'abord souligner l'importance d'arriver à un cessez-le-feu et à un accord humanitaire"
au Proche-Orient, l'ancien Premier ministre rappelant les 31 000 morts militaires en Ukraine récemment annoncés par Volodymyr Zelensky.

"Aujourd'hui, nous sommes en train de dépasser les 30 000 morts civils à Gaza, des enfants, des femmes"
, a-t-il ensuite rappelé, soulignant également les
"problèmes d'eau, d'alimentation, d'assainissement"
qui affectent la bande de Gaza ainsi que les
"épidémies qui sont en train de se multiplier"
.

"
Tous ces éléments soulignent le véritable drame qui est en train de se jouer à Gaza"
, a insisté l'ancien chef de la Diplomatie française.

"Oui, la France doit être leader. Oui, nous devons être capables de mettre des actes derrière des mots. La question est de savoir comment nous faisons pression sur Israël pour faire en sorte qu'Israël change cette stratégie"
, de bombardement indiscriminé de l'enclave palestinienne et de refus d'un cessez-le-feu, selon l'ancien chef de la Diplomatie française.

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