Une longue file d'attente s'est formée devant un bureau de vote à l'ouverture à Haridwar, important lieu de pèlerinage hindou sur les rives du Gange et l'une des premières villes à voter dans le cadre de ces élections.
Chaque vote compte et chaque voix est importante.
Les élections se déroulent jusqu'au 1er juin, avec plus d'un million de bureaux de vote à travers le pays. Les bulletins de vote de tout le pays seront dépouillés le 4 juin.
Les résultats sont généralement annoncés le même jour. M. Modi, âgé de 73 ans, est encore très populaire après deux mandats, au cours desquels l'Inde a accru son influence diplomatique et son poids économique.
Cette année, il a inauguré dans la ville d'Ayodhya un grand temple dédié à la divinité hindoue Ram, bâti sur le site d'une mosquée vieille de plusieurs siècles détruite par des fanatiques hindous.
Cet événement, très attendu par ses militants, a bénéficié d'une ample couverture médiatique et de festivités publiques dans toute l'Inde. Les analystes politiques l'ont d'ores et déjà donné vainqueur face à une coalition de partis d'opposition qui n'a pas encore nommé son candidat pour le poste de Premier ministre.
Modèle de répression
Ses perspectives ont été renforcées par plusieurs enquêtes criminelles contre ses opposants.
M. Gandhi, 53 ans, dont le père, la grand-mère et l'arrière-grand-père ont tous été Premier ministre, a été brièvement écarté du Parlement l'an dernier après avoir été reconnu coupable de diffamation.
Présenté par M. Modi comme déconnecté de la réalité indienne, M. Gandhi a cherché à se rapprocher de la population en organisant deux marches à travers le pays.
Il accuse le gouvernement d'un certain recul démocratique et fustige ses appels à la foi majoritaire de l'Inde, au détriment d'importantes minorités, dont 210 millions d'Indiens musulmans, inquiètes pour leur avenir.
Opposition neutralisée
Le Congrès, qui a dirigé le pays presque sans interruption pendant des décennies après l'indépendance de l'Inde, n'est plus que l'ombre de lui-même et ne gouverne plus que dans trois des 28 États du pays.
Mais le bloc est en proie à des différends sur les accords de partage des sièges et a subi la défection d'un de ses dirigeants en faveur du gouvernement.
La coalition accuse le gouvernement de M. Modi d'instrumentaliser la justice pour neutraliser certains dirigeants de l'opposition comme le ministre en chef de Delhi Arvind Kejriwal, actuellement en détention.
Sous les mandats de M. Modi, l'Inde est devenue la cinquième économie mondiale devant le Royaume-Uni, l'ancienne puissance coloniale.
Depuis l'arrivée au pouvoir de M. Modi en 2014, l'Inde a perdu 21 places dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF), se situant au 161e rang sur 180 pays.