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Changement climatique: La dette entrave le rôle "crucial" de l'Afrique

L'Afrique peut jouer un rôle "crucial" dans la lutte contre le changement climatique, mais ne pourra pas le faire sans investissements internationaux et avec le poids de dettes publiques trop importantes, a averti jeudi le président kényan William Ruto lors d'une visite à Washington.

La rédaction
12:04 - 24/05/2024 vendredi
AFP
Le président américain Joe Biden serre la main du président kényan William Ruto à Washington, le 23 mai 2024. Le président kényan a rappelé le rôle "crucial" de l'Afrique dans le changement climatique.
Crédit Photo : Mandel NGAN / AFP
Le président américain Joe Biden serre la main du président kényan William Ruto à Washington, le 23 mai 2024. Le président kényan a rappelé le rôle "crucial" de l'Afrique dans le changement climatique.
"L'Afrique a le potentiel d'être un élément crucial de la solution pour le monde"
, a-t-il déclaré dans un discours, en rappelant la
"menace existentielle"
que représente la crise climatique.

Le continent abrite, parmi ses atouts, 60% des meilleurs emplacements pour l'énergie solaire mondialement, ainsi qu'une population jeune représentant une main d'œuvre importante, a-t-il rappelé.


Le Kenya lui-même génère déjà 93% de son électricité grâce aux énergies renouvelables, et a pour objectif d'atteindre les 100% d'ici 2030.

"Mais le rôle de l'Afrique dans la lutte contre le changement climatique n'est pas garanti, et personne ne devrait le prendre pour acquis"
, a-t-il dit. Cet horizon
"ne se matérialisera pas si nous sommes criblés de dettes au point de ne pas pouvoir éduquer nos jeunes, si les investisseurs nous jugent trop risqués pour s'engager."

Il a regretté que l'Afrique ne reçoive pour le moment que 2% des investissements mondiaux dans les énergies renouvelables.

William Ruto a indiqué avoir eu une
"conversation franche"
avec le président Joe Biden, insistant sur la nécessité que les États-Unis en fassent plus afin que la Banque mondiale et le FMI soient en capacité de fournir davantage de financements à taux concessionnaires, c'est-à-dire à des taux plus intéressants que sur les marchés financiers.

Il a également dit
"encourager"
les États-Unis à doubler leur contribution -- de 4 à 8 milliards de dollars -- à l'Association internationale de développement, l'agence de la Banque mondiale qui prête aux pays les plus pauvres.

Le président kényan, qui possède un doctorat en écologie végétale, a aussi évoqué les dépenses nécessaires en hausse face aux catastrophes climatiques. Le Kenya a subi tout récemment d'impressionnantes inondations à cause de pluies diluviennes, qui ont fait plus de 270 morts.

John Podesta, émissaire international du président américain pour le climat, a salué jeudi
"la vision"
exposée dans le discours de William Ruto.

Un communiqué conjoint des présidents américain et kényan, également publié dans la journée, a appelé
"la communauté internationale à prendre des mesures audacieuses pour s'attaquer au fardeau croissant de la dette dans les pays en voie de développement".

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