Des tags aux mains rouges sur le Mur des Justes devant le mémorial de la Shoah à Paris, le 14 mai 2024.
Selon l'hebdomadaire satirique Canard enchainé, les enquêteurs de la préfecture de police de Paris considèrent que cet acte de vandalisme relève d'un
"coup de Moscou"
destiné à déstabiliser la France.
Le Canard enchaîné précise que les deux tagueurs supposés ainsi que leur complice chargé de filmer la scène sont des ressortissants bulgares, et que les enquêteurs ont pu retracer leur parcours grâce aux images de vidéosurveillance et au bornage des téléphones portables. Les trois hommes auraient quitté la capitale à bord d'un Flixbus à destination de Bruxelles immédiatement après l'opération, indique la même source.
Confirmant les informations du Canard enchaîné, franceinfo, citant une source proche du dossier, rapporte à son tour que l'hypothèse d'une opération de déstabilisation en provenance de Russie est privilégiée par les enquêteurs.
"D'abord, des caméras de vidéosurveillance ont filmé la scène. Vers trois heures du matin, deux silhouettes s'activent, bombe de peinture et pochoir en main".
Les enquêteurs ont rapidement pu les identifier grâce à leur téléphonie: les deux graffeurs, ainsi qu'un ou deux autres hommes susceptibles d'être impliqués, sont tous Bulgares.
"Tous ces hommes ont quitté la France en car depuis la gare routière de Bercy en direction de Bruxelles, le matin même du mardi 14 mai, juste après avoir tagué le Mémorial de la Shoah"
, rapporte la même source.
"Depuis l'expulsion, le 4 avril 2022, d'une quarantaine d'espions déguisés en diplomates au sein de l'ambassade russe à Paris, Moscou manque d'agents pour mener chez nous ses opérations de déstabilisation. D'où le recours à des sous-traitants moldaves ou bulgares, qui débarquent juste le temps d'accomplir leur besogne",
souligne un haut fonctionnaire expert en renseignement cité par le Canard enchaîné. Et de poursuivre:
C'est un message codé envoyé à Macron pour lui signifier que la Russie est en capacité d'agir sur le sol français quand elle veut et comme elle veut.
Pour rappel, des dizaines de mains rouges ont été taguées dans la nuit du 13 au 14 mai, à l'extérieur du Mémorial de la Shoah, dans le quartier du Marais à Paris, avait rapporté la presse locale.
Plusieurs autres lieux du célèbre quartier situé au IV arrondissement de la capitale, comme des écoles ou des crèches, ont aussi été tagués, d'après Ariel Weil, le maire PS de Paris centre, cité par Ouest-France.
De son côté, le Mémorial de la Shoah avait indiqué que
"des individus cagoulés ont dégradé le 'Mur des Justes'",
ajoutant avoir déposé plainte.
‘'Dégrader le Mur des Justes parmi les Nations, barrage des Lumières contre le nazisme, c'est porter atteinte à la mémoire de ces héros comme à celle des victimes de la Shoah'',
avait alors réagi le président français, Emmanuel Macron, sur X.
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il y a 24 jours
