Guerre autour d’"Israël" au sein du camp Trump

12:1728/12/2025, dimanche
MAJ: 28/12/2025, dimanche
Abdullah Muradoğlu

Une rencontre est attendue lundi en Floride entre le président américain Donald Trump et le "Netanyahu génocidaire". Selon certaines informations, Netanyahu chercherait à convaincre Trump de lancer une seconde attaque contre l’Iran. Il est également probable qu’il demande un assouplissement du "plan Gaza" de Trump dans le sens des exigences israéliennes. La "Syrie" devrait aussi figurer à l’ordre du jour. Au sein du camp Trump, la lutte entre les "pro-Israël avant tout" et les "América First" se

Une rencontre est attendue lundi en Floride entre le président américain Donald Trump et le "Netanyahu génocidaire". Selon certaines informations, Netanyahu chercherait à convaincre Trump de lancer une seconde attaque contre l’Iran. Il est également probable qu’il demande un assouplissement du "plan Gaza" de Trump dans le sens des exigences israéliennes. La "Syrie" devrait aussi figurer à l’ordre du jour.


Au sein du camp Trump, la lutte entre les "pro-Israël avant tout" et les "América First" se poursuit. Cette confrontation est étroitement liée à la question de savoir qui sera le futur candidat républicain à la présidence après Trump. Netanyahu, pour sa part, fait grandement confiance aux "sionistes chrétiens", véritables légionnaires d’Israël aux États-Unis. Début décembre, le ministère israélien des Affaires étrangères a fait venir plus d’un millier de pasteurs sionistes chrétiens en Israël afin de leur donner leurs "devoirs". L’événement s’est tenu sous le titre de "Sommet des ambassadeurs des Amis de Sion".


Les "sionistes chrétiens évangéliques" se considèrent comme des ambassadeurs d’Israël. Lors de son discours à cet événement, Netanyahu demandait explicitement aux pasteurs sionistes chrétiens de défendre Israël et son génocide une fois de retour aux États-Unis. Michael Evans, l’un des leaders sionistes chrétiens ayant participé à l’organisation du voyage, déclarait quant à lui : "Ce n’est pas un voyage en Israël, mais un briefing de haut niveau destiné à missionner des pasteurs évangéliques afin qu’ils deviennent des partenaires dans la réalisation de l’objectif final de l’État d’Israël."


Jason Jones, animateur de l’émission américaine "The Jason Jones Show", écrivait le 16 décembre dans un article intitulé "Il est temps que ces 'pasteurs' sionistes s’enregistrent comme agents étrangers" que les pasteurs se rendant en Israël devraient être soumis aux lois applicables aux lobbys travaillant pour des pays étrangers. Soulignant leur dévouement passionné à Israël, Jones écrivait : "Ces mille pasteurs profitant de voyages gratuits en Israël semblaient peu préoccupés par le fait que des chrétiens palestiniens vivant à quelques minutes de là ne puissent accéder librement aux églises de Jérusalem et aux autres lieux saints sans l’autorisation de l’armée israélienne."


Le dirigeant de l’organisation conservatrice de jeunesse "Turning Point America (TPUSA)", Charlie Kirk, avait été tué en septembre dernier alors qu’il prononçait un discours sur un campus universitaire. Kirk était connu pour sa proximité avec le vice-président américain JD Vance et avec Tucker Carlson, figure des "America First". La conférence annuelle de TPUSA, "America Fest", s’est tenue du 17 au 20 décembre à Phoenix. Cet événement a également servi de scène à l’affrontement entre "pro-Israël avant tout" et "America First".


Lors de son discours, Erika Kirk, récemment nommée à la tête de TPUSA, déclarait : "Nous allons faire élire l’ami de mon mari, JD Vance, comme 48e président, de la manière la plus bruyante possible", une déclaration qui a retenu l’attention. De son côté, le commentateur radio pro-israélien Ben Shapiro attaquait frontalement Tucker Carlson, proche de JD Vance, ainsi que des figures comme Steve Bannon, ancien stratège en chef de la Maison-Blanche sous le premier mandat de Trump, et Candace Owens. Ces personnalités, suivies par des millions de jeunes, sont parmi les opposants les plus en vue au soutien inconditionnel des États-Unis à Israël au sein du "camp Trump".


Prenant la parole lors de l’événement, Steve Bannon affirmait que Shapiro faisait partie du camp des "pro-Israël avant tout". Il soulignait qu’Israël cherchait à entraîner les États-Unis dans des guerres sans fin, y compris en Syrie, et insistait pour qu’Israël mène lui-même ses propres guerres.


Dans un discours accueilli par des applaudissements nourris, Tucker Carlson dénonçait avec virulence les pasteurs sionistes chrétiens qui justifient la mort de civils innocents à Gaza. Le vice-président américain JD Vance, quant à lui, tenait un discours qui déplaisait fortement aux milieux assimilant toute critique d’Israël à de l’"antisémitisme". Se positionnant de manière relativement neutre, Vance affirmait que le mouvement conservateur devait rester ouvert à tous tant qu’ils aiment l’Amérique, ce qui provoquait la colère des "pro-Israël avant tout".


Plus tôt ce mois-ci, Tucker Carlson s’était rendu au Qatar pour rendre visite à des enfants palestiniens amputés lors des attaques israéliennes sur Gaza. Dans son émission, il diffusait des images de cette visite et critiquait Israël : "Des enfants aux membres arrachés, aux visages mutilés, défigurés. Le véritable crime est de justifier cette barbarie et de la soutenir."


Lors du voyage en Israël, Michael Evans avait dénoncé Tucker Carlson auprès des pasteurs sionistes chrétiens, qui l’avaient alors hué. Au début de la semaine dernière, un groupe de dénonciation américain nommé "Stop Antisemitism" a désigné Carlson, pour avoir critiqué le génocide israélien à Gaza, comme "antisémite de l’année". L’ensemble de ces développements illustre à quel point la guerre entre les "pro-Israël avant tout" et les "America First" est devenue violente au sein du camp républicain.

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