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Adoption de la nouvelle Constitution au Togo: l'opposition en "colère" dénonce une violation du protocole de la CEDEAO

Plusieurs partis de l'opposition togolaise et le front "touche pas à ma constitution" ont exprimé ce samedi, "un rejet total de la nouvelle Constitution togolaise" votée vendredi soir à l'unanimité par les 87 députés présents à l'hémicycle à la suite de la relecture demandée par le président togolais Faure Gnassingbé.

18:00 - 20/04/2024 samedi
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Crédit Photo: Matteo Fraschini KOFFI / AFP
Crédit Photo: Matteo Fraschini KOFFI / AFP

Cette position a été exprimée lors d'une conférence de presse animée au siège de la CDPA - Convention Démocratique des Peuples Africains et de la DMP- Dynamique pour la Majorité du Peuple.


"Nous sommes profondément indignés par le fait que cette nouvelle constitution ait été adoptée, alors que le pays est en pleine campagne électorale pour les législatives du 29 avril prochain. Nous sommes également en colère du fait que le contenu de cette nouvelle constitution n'a pas été rendu public et que certains députés et ministres affirment ne pas avoir eu accès à son contenu"
ont-ils dénoncé en premier lieu dans une déclaration liminaire lue devant la presse par Jean Kissi, membre du bureau politique du Front Démocratique pour le Renouveau (FDR).

Ils affirment, en outre, que
l'opposition togolaise ne reconnaitra pas cette constitution.

"Ce qui s'est passé hier à l'assemblée nationale est un coup d'état. C'est un crime imprescriptible selon la Constitution qu'ils viennent de balayer. Il est donc clair, compte tenu de son illégitime, que nous ne reconnaissons pas cette constitution"
affirme l'opposition togolaise dans sa déclaration, dénonçant
"une manœuvre politique visant à permettre au chef de l'état actuel, Faure Gnassingbé, de se maintenir au pouvoir ad vitam æternam".

"Nous ne reconnaissons pas cette constitution. Nous allons continuer par nous battre pour le faire savoir avec l'aide du peuple. Et s'ils s'entêtent à continuer, une fois que nous serons à l'assemblée, ce qu'ils croient avoir fait contre nous, nous allons le défaire "
a ajouté Brigitte Adjamagbo Johnson, la présidente de la CDPA et de la DMP.

Une violation du protocole de la CEDEAO


Pour le porte-parole du front Touche pas à ma constitution Nathaniel Olympio, prenant la parole au cours de cette conférence de presse, l'acte posé
"viole les textes de la CEDEAO"
qui interdisent toutes réformes dans les six mois avant la tenue des élections.

"C'est la première fois au monde qu'un pays va aux élections avec deux constitutions. Les élections se sont préparés avec une constitution et les Togolais iront voter avec une autre. C'est excessivement grave. Et nous le disons, c'est un nouveau coup d'état constitutionnel perpétré par ce régime, sous le nez de la CEDEAO en totale violation de ses textes. Nous attendons de voir ce que sera la réaction de cette CEDEAO face à ce coup d'état"
a soutenu Nathaniel Olympio.

A noter que la mission d'information pré-électorale de la CEDEAO qui séjourne à Lomé depuis lundi, doit quitter la capitale togolaise ce samedi 20 avril 2024.
Elle a rencontré tous les acteurs politiques dont l'opposition togolaise.

La rencontre prévue vendredi soir avec la presse pour livrer sa déclaration finale avant le départ a été reportée sans explications alors que les députés siégeaient en plénière pour la relecture de la nouvelle loi constitutionnelle.


Les togolais pour rappel, sont appelés aux urnes le 29 avril prochain pour élire de nouveaux députés et des conseillers régionaux. La campagne électorale est à mi-parcours ce samedi 19 avril 2024.


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