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Cambodge: des populations locales menacées par un programme de crédits carbone

Un projet de compensation des émissions de carbone piloté par le gouvernement cambodgien viole les droits des populations locales, ciblées par des évictions forcées et des arrestations.

12:06 - 29/02/2024 الخميس
AFP
Le Cambodge est régulièrement critiqué pour ses politiques laxistes de protection de la nature, qui contribuent à la déforestation massive du royaume.
Crédit Photo : Nhac NGUYEN / AFP
Le Cambodge est régulièrement critiqué pour ses politiques laxistes de protection de la nature, qui contribuent à la déforestation massive du royaume.
"Les stratégies de conservation qui mettent de côté et punissent les peuples indigènes pour lutter contre la crise environnementale mondiale sont inacceptables et contre-productives"
, a réagi Luciana Tellez Chavez, chercheuse auprès de l'ONG.

L'enquête pointe du doigt les
"évictions forcées et les charges pénales"
visant les populations Chong, dont la majorité n'aurait pas son mot à dire au sujet de la forêt qu'ils habitent depuis des siècles.

Le programme en question, dirigé depuis plusieurs années par le ministère cambodgien de l'Environnement et l'ONG Wildlife Alliance, concerne un demi-million d'hectares autour de la chaîne des Cardamomes (sud-ouest).

La compensation des émissions de gaz à effet de serre, par le biais de crédits carbone achetés par des entreprises soucieuses d'afficher la neutralité carbone, peut être assimilée à du greenwashing, car globalement inefficace, selon des chercheurs.


Human Rights Watch signale notamment des arrestations de membres de la communauté Chong pour avoir collecté de la résine, une pratique traditionnelle jugée vertueuse, dans une zone protégée, et l'éviction de six familles de terres qu'elles cultivaient.


Le peuple Chong compte environ 3 000 personnes dans la région couverte par le programme, sans reconnaissance légale de leur droit à la terre.

La chaîne des Cardamomes est reconnue comme étant un haut-lieu mondial de la biodiversité, abritant des espèces rares d'éléphants, de léopards et d'ours.


Un porte-parole du ministère cambodgien de l'Environnement, contacté par l'AFP, a relevé le développement de la région et affirmé que des consultations avaient eu lieu avec les habitants.

Dans un courriel à l'AFP, la présidente de l'ONG Wild Alliance, Suwanna Gauntlett, rejette le rapport qui
"présente une image profondément trompeuse et déformée".

Le groupe a assuré avoir recruté et formé du personnel qui puisse aider les populations locales.


Le Cambodge est régulièrement critiqué pour ses politiques laxistes de protection de la nature, qui contribuent à la déforestation massive du royaume.


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