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Gaza: l'UE tente de s'assurer une place dans les discussions sur le "jour d'après"

À deux jours de la reconnaissance de l'État de Palestine par deux de ses membres, l'UE s'efforce, en dépit de ses divisions, de s'assurer une place pour le "jour d'après" entre Israéliens et Palestiniens, en recevant plusieurs dirigeants arabes à Bruxelles.

La rédaction
10:56 - 27/05/2024 Pazartesi
AFP
Un enfant palestinien inquiet au milieu des décombres d'un logement détruit par les bombardements israélien à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 3 mai 2024.
Crédit Photo : AFP /
Un enfant palestinien inquiet au milieu des décombres d'un logement détruit par les bombardements israélien à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 3 mai 2024.
Incapable de parler d'une voix forte sur le
"génocide"
en cours à Gaza, l'UE espère cependant jouer un rôle dans la définition d'une solution durable entre Israël et Palestiniens. 

Dans ce contexte, plusieurs rencontres avec les pays arabes de la région ont déjà eu lieu.

Dimanche, une réunion ministérielle entre l'Union européenne et plus de 35 pays, dont de nombreux pays arabes. Et lundi, les ministres des Affaires étrangères de l'UE retrouveront leurs homologues d'Arabie saoudite, du Qatar, de l'Égypte, des Émirats arabes unis et de la Jordanie, ainsi que le secrétaire général de la Ligue arabe.


Outre la demande d'un cessez-le-feu immédiat à Gaza,
"nous nous sommes concentrés lors de cette réunion sur la question de maintenir en vie la solution à deux États"
,
"seul moyen de garantir les droits des Palestiniens mais aussi la sécurité d'Israël",
a affirmé dimanche soir à Bruxelles le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Fayçal ben Farhane.

"Et, le fait qu'Israël ne réalise pas cela est un sujet d'extrême préoccupation"
, a-t-il ajouté alors que le gouvernement israélien du Premier ministre Benyamin Netanyahu s'oppose à l'idée d'un État palestinien.

L’Union européenne, comme une grande partie de la communauté internationale, est favorable à une solution à deux États, un israélien et un palestinien vivant côte à côte.

Et pour y parvenir, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a souligné dimanche, en recevant à Bruxelles le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa, que seule une Autorité palestinienne
"forte"
était à même de garantir la paix. 

M. Borrell a appelé les Palestiniens à engager les réformes nécessaires, y compris en matière de renforcement de l'État de droit, et réclamé d'Israël de mettre fin à l'expansion de ses colonies,
"contraire au droit international".

Il a souligné:


Je pense qu'une Autorité palestinienne qui fonctionne est aussi dans l'intérêt d'Israël, parce que pour parvenir à la paix, nous avons besoin d'une Autorité palestinienne forte.

"Nous avons besoin d'être sûrs que l'Autorité palestinienne non seulement survive, parce qu'elle est soumise à beaucoup de pressions, mais aussi qu'elle se développe"
, a affirmé de son côté le ministre saoudien.

"Intérêt d'Israël"


Les Européens ont étalé leurs divisions depuis le 7 octobre dernier, date à laquelle Israël ont débuté sa guerre brutale contre la bande de Gaza, qui a fait plus de 116 000 morts et blessés Palestiniens, dont la plupart sont des femmes et des enfants, en plus d'environ 10 000 disparus, sur fond d'énormes destructions et d'une famine qui a déjà coûté la vie à plusieurs enfants et personnes âgées.


Ces divergences sont souvent difficiles à rapprocher entre des pays comme l'Allemagne, soucieuse de ne rien faire qui puisse compromettre sa relation avec Israël, et d'autres pays comme l'Espagne, qui a annoncé avec l'Irlande reconnaitre l'État de Palestine.

Avec la Norvège, ces deux pays de l'UE ont annoncé la semaine dernière reconnaître l'État de Palestine à compter du 28 mai. Ce n'est que
"justice"
pour le peuple palestinien, a affirmé dimanche le ministre espagnol des Affaires étrangères Jose Manuel Albares.


D'autres pays européens y sont plus réticents ou jugent qu'il est encore trop tôt pour le faire.


Mais dans la perspective d'une paix future, l'Union européenne a cherché à élaborer une stratégie fondée sur quelques principes essentiels, dont celui du refus d'un retour du mouvement de résistance palestinien Hamas dans la bande de Gaza.


M. Mustafa a indiqué dimanche que sa priorité était le soutien au
"peuple de Gaza",
qui passe par un
"cessez-le-feu immédiat".

Sa priorité numéro deux est de
"travailler à réformer et construire de meilleures institutions capables de répondre aux attentes de la population"
, a-t-il assuré.

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