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La sélection du jury au procès Trump entre dans une phase décisive

Le procès historique de Donald Trump reprend jeudi à New York, avec la perspective d'une possible constitution du jury d'ici la fin de semaine qui ouvrirait la voie aux débats sur le fond.

12:57 - 18/04/2024 jeudi
AFP
L'ancien président des États-Unis, Donald Trump lors de la visite d'une bodéga dans le quartier de Harlem, dans le haut de Manhattan, où un employé a tué un homme qui l'avait agressé en 2022, le 16 avril 2024 à New York.
Crédit Photo : SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
L'ancien président des États-Unis, Donald Trump lors de la visite d'une bodéga dans le quartier de Harlem, dans le haut de Manhattan, où un employé a tué un homme qui l'avait agressé en 2022, le 16 avril 2024 à New York.

Depuis lundi, pour la première fois un ancien président américain comparaît dans un procès pénal. Donald Trump est jugé dans une affaire de paiements pour acheter le silence d'une ancienne star de films X, Stormy Daniels, à quelques jours du scrutin de 2016 qu'il avait remporté sur le fil face à la candidate démocrate Hillary Clinton.


Sept des douze jurés nécessaires (plus six suppléants) avaient prêté serment mardi soir, avant une relâche d'un jour du procès mercredi. 

Le juge Juan Merchan a indiqué espérer clore le processus de constitution du jury d'ici vendredi soir, ce qui permettrait aux plaidoiries d'ouverture de l'accusation et de la défense de débuter dès lundi.


"Cela va s'accélérer"
 parce que chacune des deux parties a déjà utilisé six des dix récusations de jurés autorisées, a déclaré mercredi l'avocat conservateur farouchement anti-Trump George Conway sur la chaîne MSNBC.

"Il n'y a pas de raison qu'ils ne puissent pas aboutir d'ici vendredi"
, a-t-il ajouté.

Donald Trump a affirmé mercredi sur son réseau Truth Social avoir tout juste découvert que le nombre de récusations de jurés était limité, criant une fois encore à la
"chasse aux sorcières"
orchestrée selon lui par l'administration du président démocrate Joe Biden.

Vie passée au crible


Les jurés potentiels, citoyens anonymes plongés du jour au lendemain dans une affaire historique, voient leur vie scrutée.


Ils doivent répondre à un long questionnaire sur leur profession, situation familiale, sources d'information, centres d'intérêt, et leur opinion sur Donald Trump, mais aussi à des interrogations encore plus détaillées de l'accusation ou de la défense, qui a traqué tout signe de partialité possible à l'encontre des prévenus, notamment dans leurs publications sur les réseaux sociaux. 

Plus de trois ans après avoir quitté la Maison Blanche dans le chaos, Donald Trump encourt en théorie une peine de prison. Cela ne l'empêcherait pas d'être candidat au scrutin présidentiel du 5 novembre, où il rêve d'une revanche sur Joe Biden, mais projetterait la campagne dans l'inconnu.


S'il était déclaré non coupable, ce serait en revanche un succès majeur pour le candidat républicain.


D'autant plus qu'il est parvenu à force de recours à différer ses trois autres procès au pénal, deux pour tentatives illicites d'inverser les résultats de l'élection de 2020, et un pour gestion supposément désinvolte de documents classifiés.


Dans le procès débuté lundi, Donald Trump est inculpé de falsifications de documents comptables de son entreprise, la Trump Organization, qui auraient eu pour but de cacher, sous couvert de
"frais juridiques",
le paiement de 130.000 dollars à Stormy Daniels par son avocat personnel de l'époque, Michael Cohen.

En échange, l-ex-star du X avait accepté de taire une relation sexuelle avec le milliardaire en 2006. Donald Trump a toujours nié cette relation et sa défense assure que les paiements relevaient de la sphère privée.


Mais le procureur Alvin Bragg entend démontrer qu'il s'agit bien de manœuvres frauduleuses pour cacher des informations aux électeurs quelques jours avant le vote.


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