Le ministère tadjik des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur russe au Tadjikistan lundi 29 avril 2024, pour exprimer sa "préoccupation" concernant les "violations de droits" des citoyens tadjiks en Russie.
Cette convocation intervient alors que des centaines de citoyens tadjiks se sont retrouvés ce week-end bloqués dans plusieurs aéroports moscovites, avec des garde-frontières leur interdisant l'entrée en territoire russe.
Selon le ministère tadjik, près de 1 000 citoyens du Tadjikistan ont ainsi été retenus samedi à l'aéroport de Vnoukovo, principal port d'entrée pour les vols en provenance de ce pays pauvre d'Asie centrale.
Au final, quelque 322 Tadjiks ont pu entrer sur le territoire russe, mais 306 ont été inscrits par les autorités russes sur une liste de gens à expulser, affirmait dimanche le ministère tadjik dans un communiqué.
La porte-parole de la diplomatie russe avait justifié samedi ces retenues par la nécessité de procéder à des vérifications renforcées, dans le cadre de
"mesures anti-terroristes préventives".
"Ces mesures sont temporaires et sans lien avec la nationalité des citoyens arrivant en Russie",
avait assuré Maria Zakharova.
Depuis l'attentat du Crocus City Hall, le 22 mars, revendiqué par le groupe État islamique et pour lequel douze personnes, dont au moins sept Tadjiks, ont été arrêtées, un nombre croissant de ressortissants de ce pays, qui sont des millions à travailler ou étudier en Russie, sont dans le collimateur des autorités russes.
Les transferts de fonds des migrants tadjiks vers leur pays d'origine représentent plus du tiers du PIB de la plus pauvre des ex-républiques soviétiques d'Asie centrale, d'après la Banque mondiale.
Le Tadjikistan a déjà protesté dans le passé contre des arrestations de ses ressortissants qu'il qualifie d'arbitraires.
L'attentat du Crocus City Hall, une salle de concert à la périphérie ouest de Moscou, a fait au moins 144 morts et 360 blessés. Douze personnes au total ont été arrêtées depuis. Après avoir accusé l'Ukraine d'être derrière l'attentat, le Kremlin a admis qu'il était le fait d'
"islamistes radicaux"
, tout en continuant d'y voir une piste ukrainienne.
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