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Le Hamas propose une désescalade en 3 étapes avec retour conditionnel des déplacés à Gaza

Une source Palestinienne bien informée a révélé, ce lundi, que la nouvelle proposition de désescalade dans la bande de Gaza s'articule en trois étapes, dont l'échange de détenus et le retour conditionné des Palestiniens déplacés dans les zones situées au nord de l'enclave.

11:22 - 9/04/2024 mardi
MAJ: 11:22 - 9/04/2024 mardi
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Suite au retrait des forces israéliennes de Khan Younès, des familles palestiniennes retournent dans leurs maisons, confrontées aux décombres et aux destructions dans la Bande de Gaza, le 08 avril 2024.
Crédit Photo : AA /
Suite au retrait des forces israéliennes de Khan Younès, des familles palestiniennes retournent dans leurs maisons, confrontées aux décombres et aux destructions dans la Bande de Gaza, le 08 avril 2024.
Dans une déclaration à Anadolu, la source, qui a préféré garder l'anonymat, a affirmé que
"la nouvelle proposition de désescalade à Gaza s'articule en trois étapes, dont la première inclut la libération de 900 détenus Palestiniens, dont 100 détenus condamnés à des peines lourdes, en échange de prisonniers civils israéliens".

"La première phase de la proposition engage le retour des civils déplacés vers le nord de la bande de Gaza, à condition que le retour se fasse dans des camps d'hébergement mis en place par des organismes internationaux et non dans leurs zones de résidence
", a-t-elle ajouté.

Selon la même source, "
la proposition indique que lorsque les déplacés reviendront dans le nord de la bande de Gaza, les forces israéliennes seront stationnées à des centaines de mètres de l'avenue Salah Al-Din (à l'est) et de l'avenue Al-Rashid (à l'ouest)".

"Dans la deuxième phase, selon la proposition d'accord, tous les prisonniers israéliens seront libérés et un nombre convenu de détenus Palestiniens seront libérés"
, a-t-elle fait savoir.

Elle a aussi souligné que
"dans une troisième étape, les corps des prisonniers israéliens dans la bande de Gaza seront remis"
(aux Israéliens).

Commentant cette proposition, le leader du Hamas, Mahmoud Mardawi, a déclaré que son mouvement
"souhaite un accord clair qui ne nous implique pas dans une nouvelle bataille, qui inclut un cessez-le-feu global, un retrait total de l'occupation de la bande de Gaza, le retour des déplacés sans conditions et une reconstruction sans restriction et que ce processus se déroule sans heurts, comme pour le processus d'échange de détenus".

Mardawi a ajouté dans une déclaration à Anadolu:
"Nous ne voulons pas d'un accord qui garantisse le retour et la libération des prisonniers israéliens, laissant la question de nos prisonniers aux négociations et à l'humeur des Israéliens, qui veulent seulement tuer nos détenus".

"La proposition soumise par les médiateurs ignore clairement et explicitement le cessez-le-feu et ne reconnaît pas la nécessité du retrait d'Israël de Gaza"
, a-t-il indiqué, et d'expliquer que
"cela signifie la poursuite de l'occupation, et cela signifie que les régions du nord et du sud de la bande de Gaza resteront divisées et tenues par l'occupation israélienne. Ceci est dangereux et inacceptable, et pourrait évoluer vers des situations encore plus dangereuses que cela".

Le leader du Hamas a déclaré que
"l'accord garantit le retour de tous les prisonniers israéliens et ne concerne pas les détenus Palestiniens. Cela signifie que l'occupation soumettra la question des prisonniers (Palestiniens) à des négociations".

Mardawi a souligné que
"la nature de la reconstruction et du renforcement des institutions est soumise à des considérations liées à l'État occupant, alors comment la question peut-elle être liée à l'artère vitale de Gaza sans garanties claires, et il n'y a aucune garantie pour l'application de l'accord s'il est conclu".

"L'accord ne prévoit pas de cessez-le-feu, ni le retrait des forces israéliennes, ni de clarté sur la question des détenus, ni le retour des déplacés. Il inclut plutôt leur classification en civils et militaires, et cela est considéré comme un prélude au fait de ne pas autoriser la majorité des personnes déplacées à rentrer dans leurs zones d'origine"
, a-t-il détaillé.

La délégation israélienne et la délégation du mouvement Hamas ont quitté la capitale égyptienne, Le Caire, dans la journée du lundi après des réunions tenues hier, dimanche, afin de tenter de parvenir à un accord pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et un échange de prisonniers.

Dans ce même contexte, la chaîne d'information Cairo (privée) a cité lundi une source égyptienne, selon laquelle le cycle des négociations indirectes du Caire entre Israël et le Hamas a été marqué par des
"progrès significatifs
" vers un accord d'échange de détenus et un cessez-le-feu.

Une source égyptienne bien informée avait précédemment évoqué, dans la nuit du dimanche au lundi, l'existence d'une proposition de trêve à Gaza comprenant un accord d'échange de prisonniers et des mécanismes pour le retour des personnes déplacées, selon la chaîne.


Les déclarations égyptiennes ont été faites à un moment où les médias privés israéliens, et notamment les chaînes 12 et 13, ainsi que le site d'information Ynet, avaient rapporté ce lundi le retour de la délégation de négociation israélienne du Caire, sur fond de rapports contradictoires concernant la progression des négociations.


La médiation du Qatar, de l'Égypte et des États-Unis dans les pourparlers vise à parvenir à un accord d'échange de prisonniers et à une deuxième trêve entre Israël et le Hamas, après un premier accord qui a arrêté les hostilités durant une semaine jusqu'au début du mois de décembre dernier.


Tel Aviv estime qu'il y a environ 134 prisonniers israéliens à Gaza. De son côté, le Hamas a annoncé que 70 d'entre eux avaient été tués lors de raids israéliens contre l'enclave Palestinienne.


Israël détient au moins 9 100 détenus Palestiniens dans ses geôles, dont les conditions se sont détériorées depuis le début de sa guerre contre Gaza, selon les organisations Palestiniennes s'occupant des prisonniers.

Israël mène une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023, faisant des dizaines de milliers de victimes civiles, pour la plupart des enfants et des femmes, en plus d'une catastrophe humanitaire sans précédent et d'une destruction massive des infrastructures, qui ont valu à Tel Aviv de comparaître devant la Cour internationale de Justice (CIJ) pour
"génocide".

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