Le scrutin du 6 mai présente une configuration inédite dans ce pays d'Afrique centrale, voire sur le continent: Mahamat Déby, proclamé chef de l'État par l'armée il y a trois ans, affronte le Premier ministre qu'il a lui-même nommé le 1er janvier dernier, l'ex-opposant Succès Masra.
Et huit autres candidats qui ne pourront glaner que les miettes. Parce que la junte a violemment muselé et réprimé toute opposition, parfois dans le sang, et que les rares véritables opposants ont été invalidés par la Cour constitutionnelle.
Foules
Car, M. Masra, économiste de 40 ans, prend de l'assurance au fil d'une campagne rassemblant des foules importantes, notamment dans le sud d'où il est originaire, fief de l'opposition chrétienne et animiste à un pouvoir dominé politiquement et économiquement par des clans du nord arabo-musulman depuis plus de 40 ans.