La Thaïlande accuse le Cambodge d’avoir violé le cessez-le-feu par des survols de drones, une allégation démentie par Phnom Penh, qui appelle à l’apaisement.
La Thaïlande a accusé lundi le Cambodge d’avoir "violé" le cessez-le-feu conclu samedi, affirmant que plus de 250 drones avaient survolé son territoire. Phnom Penh a formellement démenti ces accusations.
Selon Bangkok, ces drones ont pénétré dans l’espace aérien thaïlandais dans la nuit de dimanche à lundi
"en provenance du côté cambodgien"
, moins de 48 heures après l’entrée en vigueur de la trêve conclue après trois semaines d’affrontements frontaliers.
"De telles actions constituent une provocation et une violation des mesures visant à réduire les tensions"
, a dénoncé l’armée thaïlandaise dans un communiqué.
Le Cambodge a cherché à minimiser l’incident. Son ministre des Affaires étrangères, Prak Sokhonn, a évoqué un
.
"Nous en avons discuté (avec la Thaïlande) et sommes convenus de l’examiner et de le résoudre immédiatement"
, a-t-il déclaré.
La porte-parole du ministère cambodgien de la Défense, Maly Socheata, a ensuite nié tout survol de drones par la partie cambodgienne. Les autorités militaires et provinciales frontalières avaient interdit de tels vols et
"nous confirmons qu’aucun lancement de drone de ce type n’a eu lieu"
, a-t-elle affirmé dans un communiqué.
La Thaïlande et le Cambodge avaient annoncé samedi un cessez-le-feu immédiat dans leur conflit frontalier, qui a fait au moins 47 morts ces dernières semaines et provoqué le déplacement de près d’un million de personnes des deux côtés de la frontière.
Dans une déclaration commune, les deux pays se sont engagés à geler leurs positions militaires et à coopérer dans les opérations de déminage des zones frontalières ainsi que dans la lutte contre la cybercriminalité.
Signé par les ministres de la Défense des deux pays, le texte mentionnait également la libération par la Thaïlande de 18 soldats cambodgiens après 72 heures de cessez-le-feu effectif, une mesure désormais remise en question.
L’armée thaïlandaise a indiqué qu’elle pourrait "devoir reconsidérer sa décision" concernant cette libération "en fonction de la situation et du comportement observé".
Les proches des soldats cambodgiens détenus depuis près de six mois se montraient déjà sceptiques avant même cet incident.
"Attendons de voir. J’ai déjà été déçue à deux reprises. Cette fois, je n’y croirai que quand mon mari sera rentré à la maison"
, a confié à la presse l’épouse de l’un d’eux, Heng Socheat.
Une centaine de moines bouddhistes ont conduit lundi en fin d’après-midi une prière pour la paix près de la capitale cambodgienne, Phnom Penh.
"Je participe à cette prière parce que nous voulons la paix, pour montrer au monde que les Cambodgiens veulent la paix"
, a déclaré Mok Sim, 73 ans, parmi les centaines de personnes rassemblées.
"Nous prions aussi pour que nos soldats soient bientôt libérés."
Les deux royaumes d’Asie du Sud-Est s’opposent de longue date sur le tracé de leur frontière de 800 kilomètres, hérité de la période coloniale française, et s’accusent mutuellement d’être à l’origine de la dernière escalade meurtrière.
Un premier épisode d’affrontements en juillet avait déjà fait 43 morts en cinq jours avant la conclusion d’une trêve, obtenue notamment grâce à l’intervention de Donald Trump.
Un nouvel accord de cessez-le-feu avait été signé le 26 octobre à Kuala Lumpur, en présence du président américain, mais il avait été suspendu quelques semaines plus tard par la Thaïlande après que plusieurs de ses soldats avaient été blessés par l’explosion d’une mine à la frontière.
Donald Trump a félicité dimanche les dirigeants thaïlandais et cambodgien au lendemain de l’annonce de la trêve, saluant
"leur brillante démarche ayant permis d’aboutir à cette conclusion rapide et très équitable"
.
La Chine, également engagée dans les efforts de médiation, a accueilli dimanche et lundi des pourparlers tripartites dans la province du Yunnan afin de consolider ce cessez-le-feu fragile.
Les trois pays ont indiqué dans un communiqué commun avoir eu des
visant,
, au
"rétablissement de la confiance politique mutuelle"
et à la
"préservation de la stabilité régionale"
.
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