Le 1er janvier, Istanbul criera pour la Palestine

16:4828/12/2025, dimanche
MAJ: 28/12/2025, dimanche
İhsan Aktaş

Lorsque le processus de cessez-le-feu fragile à Gaza a débuté, l’angoisse qui nous a envahis n’était pas vaine. Car nous savons qu’Israël utilise chaque cessez-le-feu comme un outil d’oubli et de normalisation. En plaçant sa propre narration victimaire au cœur du récit depuis l’après-Seconde Guerre mondiale, cette structure a bâti un monopole sioniste mondial qui, pendant des années, a cherché à maintenir la conscience humaine sous pression. Aujourd’hui, il apparaît clairement que cet ordre n’est

Lorsque le processus de cessez-le-feu fragile à Gaza a débuté, l’angoisse qui nous a envahis n’était pas vaine. Car nous savons qu’Israël utilise chaque cessez-le-feu comme un outil d’oubli et de normalisation. En plaçant sa propre narration victimaire au cœur du récit depuis l’après-Seconde Guerre mondiale, cette structure a bâti un monopole sioniste mondial qui, pendant des années, a cherché à maintenir la conscience humaine sous pression. Aujourd’hui, il apparaît clairement que cet ordre n’est plus soutenable.


Les occupations et les massacres commis par Israël ne datent pas d’hier. Depuis 1948, il s’agit d’une violation continue du droit, d’un régime d’apartheid et d’un génocide systématique. Durant près de deux années de massacres à Gaza, des enfants, des femmes, des hôpitaux et des universités ont été pris pour cibles, et le monde a une nouvelle fois été témoin de cette réalité. Les annonces de cessez-le-feu ne sauraient dissimuler ces crimes ; l’exigence de justice ne peut être différée.


Il apparaît désormais clairement qu’Israël n’est pas seulement un État ; c’est un mécanisme de domination qui, par les réseaux qu’il a tissés dans les médias, la politique et la finance, cherche à prendre en otage le système mondial. De l’Allemagne à la France, du Royaume-Uni aux États-Unis, les réflexes politiques de nombreux États sont sous la pression de ce monopole. Mais cette pression se fissure. À l’ère des réseaux sociaux, les réalités ne peuvent plus être dissimulées ; les crimes commis par Israël depuis des décennies sont exposés au grand jour.


Les protestations contre le génocide qui s’élèvent aux quatre coins du monde en sont la preuve la plus concrète.


Des campus universitaires de New York aux rues de Londres, des places de Paris à l’Amérique latine, des pays scandinaves à l’Afrique du Sud, des millions de personnes se lèvent pour la Palestine. Artistes, universitaires, étudiants et citoyens animés par la conscience développent un langage commun et une position partagée contre les crimes d’Israël. Ce mouvement mondial de la conscience est ce que le monopole sioniste redoute le plus : une humanité qui ne se tait pas, qui n’oublie pas et qui se retrouve.


À Valence, un événement important s’est tenu sous le titre "Justice pour la Palestine". Lors de l’atelier de cette rencontre, qui a réuni le Deuxième Barreau d’Istanbul, les facultés de droit des universités du Bosphore, Galatasaray, d’Istanbul et de Medeniyet, ainsi que l’Université de Valence et des participants internationaux, j’ai formulé ma demande en ces termes :


"Aujourd’hui, ce qu’il faut faire, ce n’est pas se limiter à des réactions émotionnelles, mais construire un réseau de solidarité mondiale durable, où les initiatives dialoguent et se connectent entre elles. Les travaux juridiques, culturels et artistiques, les recherches académiques, les manifestations de rue doivent faire écho d’un bout à l’autre du monde ; une initiative organisée à une extrémité de la planète doit être relayée dans les autres pays. Faute de quoi, chaque lutte reste confinée à ses propres frontières. Or nous savons que ce combat est global et qu’il ne prend sens que dans une solidarité collective."


La Türkiye, comme par le passé, ne laissera pas ce génocide impuni aux côtés d’Israël. Avec la volonté commune de la société civile, des syndicats, des mouvements de jeunesse et des clubs sportifs, ce processus sera maintenu vivant. Le rassemblement prévu le 1er janvier sur le pont de Galata n’est pas seulement un meeting ; c’est la proclamation de cette volonté, de cette détermination et de cette responsabilité historique.


Le fait que Bilal Erdoğan, qui œuvre depuis de longues années au développement et au renforcement des organisations de la société civile, ait organisé une réunion de grande ampleur au sein de la TÜGVA, à laquelle ont participé non seulement des ONG mais aussi les présidents des quatre grands clubs sportifs, qui se sont exprimés personnellement, est particulièrement précieux. Au regard des initiatives de communication déjà menées, je pense que le rassemblement sur le pont de Galata sera bien plus enthousiaste, bien plus massif et bien plus significatif que les précédentes organisations.


Alors que les massacres se poursuivent, il est aussi important de réagir que de rester aux côtés de la Palestine lorsque l’issue de la non-belligérance demeure incertaine. Cette position est essentielle pour Gaza, pour la Cisjordanie, pour Jérusalem, tout autant que pour toutes celles et ceux, à travers le monde, qui s’opposent à cette oppression par leur conscience.


Nous le savons : sans Jérusalem, Istanbul est incomplète ; sans Istanbul, Jérusalem est orpheline. Forts de cette conviction, nous invitons toutes celles et tous ceux qui ne se taisent pas face à l’injustice, dont la conscience saigne et qui défendent la dignité humaine,


à se rendre en famille, avec leurs enfants, sur le pont de Galata le 1er janvier.


Quand Istanbul parle, le monde entend.


Istanbul ne se tait pas. La Palestine n’est pas seule.

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