À Gaza, les patients en danger face à la pénurie de médicaments persistante

La rédaction avec
12:1422/04/2025, Salı
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Une femme et des enfants montent à l'arrière d'une charrette tirée par un âne alors que la pénurie de carburant se poursuit à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 24 mars 2025.
Crédit Photo : EYAD BABA / AFP
Une femme et des enfants montent à l'arrière d'une charrette tirée par un âne alors que la pénurie de carburant se poursuit à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 24 mars 2025.

À Gaza, les patients palestiniens sont parmi les premières victimes du blocus israélien, confrontés à une pénurie critique de médicaments et de matériel médical qui menace directement leur survie.

Depuis la fermeture prolongée des points de passage le 2 mars, les hôpitaux sont privés de ressources essentielles, plongeant des milliers de malades, souffrant de pathologies chroniques ou de blessures de guerre, dans des situations d’urgence vitale.


Le ministère de la Santé à Gaza alerte régulièrement sur l’aggravation de cette crise sanitaire, soulignant l’incapacité croissante du système médical local à faire face à la demande.


Une pénurie de médicaments critique


Dans un entretien avec l’agence Anadolu, Alaa Hilles, directeur du département de pharmacie hospitalière du ministère de la Santé à Gaza, a révélé que plus de 37 % des médicaments essentiels et environ 59 % des consommables médicaux sont actuellement indisponibles.


“Cette pénurie affecte directement tous les services de santé, y compris ceux dédiés au traitement des cancers et des maladies du sang”
, a-t-il précisé, ajoutant que 54 % des traitements pour ces affections sont manquants. Par ailleurs, plus de 24 % des médicaments nécessaires aux patients sous dialyse sont également introuvables.

Hilles a précisé que son ministère communique régulièrement sur la situation aux organisations internationales concernées, notamment au Comité international de la Croix-Rouge et à l’Organisation mondiale de la santé.


Des alternatives limitées et risquées


Face à cette pénurie, le ministère tente de trouver des traitements alternatifs pour atténuer les complications chez les malades. Toutefois, Hilles avertit que ces substituts ne sont pas toujours efficaces, et dans certains cas, le changement de traitement peut aggraver l’état des patients.


Alerte des Nations Unies


Ce lundi, les Nations Unies ont tiré la sonnette d’alarme alors que cela fait désormais 50 jours qu’Israël bloque totalement l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza.


“Depuis le début du mois de mars, aucun camion transportant de la nourriture, du carburant, des médicaments ou d’autres produits vitaux n’a pu entrer, quelle que soit l’urgence des besoins”
, a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole de l’ONU, lors d’une conférence de presse, s’appuyant sur les données du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

La semaine dernière, le bureau des médias du gouvernement à Gaza avait déjà alerté sur la propagation de maladies et la pénurie de médicaments dans l’enclave, soulignant l’aggravation de la situation sanitaire.


L’armée israélienne a repris ses offensives sur Gaza le 18 mars, rompant le cessez-le-feu et l’accord d’échange de prisonniers conclu le 19 janvier. Depuis le début de l’offensive en octobre 2023, plus de 51 200 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza.


La suspension de l’acheminement de l’aide humanitaire par Israël est intervenue le 2 mars, juste après la fin de la première phase de trêve de 42 jours.


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