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Au Tadjikistan, l'attentat de Moscou rappelle le risque terroriste

L'implication présumée de quatre Tadjiks dans le massacre du Crocus City Hall près de Moscou a mis en lumière une fois de plus la menace terroriste venant d'Asie centrale, région frontalière de l'Afghanistan fournissant régulièrement des hommes pour le groupe terroriste Daesh.

10:32 - 26/03/2024 Salı
MAJ: 11:35 - 26/03/2024 Salı
AFP
Au moins 137 personnes ont été tuées lors d'une attaque revendiquée par Daesh contre l'hôtel de ville de Crocus, la plus meurtrière en Europe.
Crédit Photo : Olga MALTSEVA / AFP
Au moins 137 personnes ont été tuées lors d'une attaque revendiquée par Daesh contre l'hôtel de ville de Crocus, la plus meurtrière en Europe.

Malgré une relative stabilisation de ce risque, les cinq ex-républiques soviétiques de la région, Tadjikistan en tête, ont un lourd passif en la matière, avec le départ de milliers de leurs citoyens en Syrie et en Irak dans les années 2010.


Le Tadjikistan, marqué par une guerre civile entre 1992 et 1997 impliquant des combattants islamistes, reste en proie à des accrochages transfrontaliers réguliers avec l'Afghanistan, impliquant des groupes terroristes. De plus, ce pays a subi divers attentats revendiqués par Daesh.

La menace a été ravivée par le retour des talibans au pouvoir en Afghanistan à l'été 2021. Depuis lors, le Tadjikistan est devenu le principal opposant du régime de Kaboul en Asie centrale, craignant une propagation de son idéologie, alors que plusieurs millions de Tadjiks ethniques vivent en Afghanistan.


Les autorités tadjikes ont régulièrement mis en garde contre l'activité croissante des groupes terroristes le long de ses 1 375 kilomètres de frontière avec l'Afghanistan, organisant des exercices antiterroristes avec les armées russe et chinoise. L'an dernier, elles ont annoncé avoir abattu cinq membres du groupe terroriste Jamaat Ansarullah à la frontière afghane.


L'attentat de Moscou, revendiqué par Daesh-K, branche afghane de Daesh, a profondément choqué la société tadjike. Certains craignent que
"quelques criminels portent préjudice à tout le peuple tadjik"
, tandis que d'autres insistent sur le fait qu'un "
terroriste n'a ni nation ni religion".

Le président Rakhmon a exprimé le soutien des Tadjiks au
"peuple frère russe",
soulignant que
"le terrorisme n'a pas de nationalité"
. Ce message est répété par le régime lorsqu'un Tadjik est impliqué dans des attentats, soulignant la nécessité de lutter contre l'extrémisme religieux.

Le président Rakhmon a déclaré que 2 300 Tadjiks ont rejoint Daesh depuis 2015, soulignant également l'augmentation du nombre de jeunes rejoignant des organisations terroristes, notamment à l'étranger pour travailler.


Les migrants tadjiks, dont environ un million se rendent chaque année en Russie, sont vulnérables à la propagande extrémiste, aggravée par leur situation précaire. Certains témoignages indiquent que des citoyens d'Asie centrale ont été recrutés par l'armée russe pour se battre contre l'Ukraine.


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