Des membres de divers groupes de défenseurs des droits de l'homme manifestent contre l'assassinat brutal du célèbre avocat des droits de l'homme, Thulani Maseko, à son domicile dans le royaume de Eswatini, dans la capitale kenyane, Nairobi, le 30 janvier 2023.
Tanele Maseko
"a été arrêtée par la police du roi Mswati III vers 21h40",
a déclaré jeudi Sibusiso Nhlabatsi, avocat défenseur des droits de l'Homme et membre de l'organisation Multi-Stakeholders Forum.
Alerté par un appel téléphonique de Mme Maseko, Me Nhlabatsi a ajouté s'être rendu dans la nuit au poste frontière où cette dernière a été arrêtée. Un interrogatoire était déjà en cours et il n'a pas été autorisé à s'approcher.
"Elle s'est vue signifier (...) qu'elle était considérée comme la personne la plus recherchée par le gouvernement d'Eswatini"
et a été détenue pendant plus de quatre heures, selon Me Nhlabatsi.
"Elle a été libérée vers 01h41 et doit se présenter au siège de la police"
jeudi, selon Mary Mary Da Silva, également membre du Multi-Stakeholders Forum.
Contactée, la police a refusé de faire un commentaire.
Thulani Maseko, 52 ans, avait été brutalement assassiné le soir du 21 janvier 2023 à son domicile de Luhleko, à environ 50 kilomètres de la capitale Mbabane. Des hommes ont tiré par une fenêtre alors qu'il était installé devant la télévision avec ses enfants.
Le royaume a déclaré enquêter sur le meurtre, qualifié de
"politique"
par les ONG, mais aucun résultat n'a été communiqué. Les États-Unis et les pays de la région Afrique australe (SADC) avaient réclamé une enquête
"transparente".
M. Maseko avait passé une grande partie de sa vie à lutter contre la répression ainsi qu'à défendre ceux réclamant la démocratie. Il avait été envoyé en prison pour s'être opposé à la monarchie.
Petit pays pauvre d'Afrique australe peuplé d'environ 1,2 million d'habitants, anciennement connu sous le nom de Swaziland, l'Eswatini est dirigé depuis 1986 par Mswati III, critiqué pour son train de vie fastueux.
Le souverain peut dissoudre le Parlement, le gouvernement et nommer ou démettre les juges. Il commande aussi la police et l'armée. Les partis politiques, théoriquement autorisés, ne peuvent pas dans les faits participer aux élections.
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