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Gaza: A Rafah, Guterres appelle à mettre fin au "cauchemar"

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, en visite à la frontière de Gaza, exhorte à un cessez-le-feu pour mettre fin aux souffrances des Palestiniens.

16:21 - 23/03/2024 Cumartesi
AFP
Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, débarque d'un avion après son atterrissage à l'aéroport d'al-Arish en Égypte, près de la frontière de Rafah avec la bande de Gaza le 23 mars 2024.
Crédit Photo : Khaled DESOUKI / AFP
Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, débarque d'un avion après son atterrissage à l'aéroport d'al-Arish en Égypte, près de la frontière de Rafah avec la bande de Gaza le 23 mars 2024.
Après cinq mois et demi d'une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza, qui l'a plongée dans une situation humanitaire catastrophique, M. Guterres s'est rendu du côté égyptien de la ville frontalière de Rafah, où il a déclaré être venu pour attirer l'attention sur la
"douleur"
des habitants de Gaza,
"enfermés dans un cauchemar sans fin".

"Rien ne justifie les attaques horribles du Hamas le 7 octobre. Et rien ne justifie la punition collective subie par le peuple palestinien. Maintenant plus que jamais, il est temps d'un cessez-le-feu humanitaire immédiat"
, a-t-il lancé.

Les affrontements ne connaissent aucun répit à travers la bande de Gaza, notamment dans et autour de l'hôpital al-Chifa de la ville de Gaza (nord), où l'armée israélienne a débuté lundi une opération avec des dizaines de véhicules blindés sur la base d'informations indiquant que l'hôpital était utilisé par
"des terroristes haut-gradés du Hamas".

Elle a affirmé samedi avoir tué en tout plus de 170 combattants palestiniens et arrêté des centaines de suspects.

À Rafah (sud), un bombardement israélien nocturne sur une maison a tué une grand-mère, Nadia Kawareh, 65 ans, et quatre de ses petits-enfants âgés entre 3 et 12 ans, selon des proches et le ministère de la Santé du Hamas qui a fait état aussi de 14 blessés.


"La maison entière a été détruite"
, a déclaré Fawzy Kawareh, un membre de la famille, selon qui d'autres personnes sont encore coincées sous les décombres.

"Libérez-nous de cette vie"


Tôt samedi, le ministère de la Santé du Hamas a fait état de 67 morts au cours de la nuit et de la soirée à travers le territoire.


"Nous en avons assez, je vous assure. Lâchez une bombe sur nous et libérez-nous de cette vie (...) Aucun être humain ne pourrait supporter ce qui nous arrive"
, a déclaré en pleurant Turkiya Barbakh, proche de victimes de frappes dans le sud de Gaza.

La guerre a éclaté le 7 octobre quand des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont mené une attaque sans précédent dans le sud d'Israël. En représailles, Israël a juré de détruire le Hamas au pouvoir à Gaza depuis 2007, son armée a lancé une offensive qui a fait 32.070 morts à Gaza, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du mouvement de résistance palestinien.


À Rafah, le patron de l'ONU a appelé Israël à prendre un
"engagement solide"
pour faciliter l'entrée de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, où elle entre actuellement au compte-gouttes.

"Relâchez tous les otages"


"Dans l'esprit de compassion du (jeûne musulman du) ramadan, il est temps de relâcher immédiatement tous les otages"
à Gaza, a-t-il également dit.

Outre la situation humanitaire dramatique dans la bande de Gaza, des inquiétudes croissantes de plusieurs pays, dont les États-Unis, portent sur l'offensive terrestre prochaine sur Rafah, côté palestinien, où s'entassent 1,5 million de Palestiniens, d'où les craintes pour la population en cas d'opération terrestre sur place.


La question a été au cœur des échanges vendredi à Tel-Aviv entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, qui s'opposent sur la façon d'affaiblir militairement le Hamas.

M. Netanyahu a fait savoir au responsable américain qu'Israël comptait bien mener une offensive à Rafah même si les États-Unis devaient ne pas le soutenir.


Peu après, M. Blinken a affirmé qu'une telle opération
"risque de tuer davantage de civils (...), d'isoler Israël davantage au niveau mondial et de mettre en danger sa sécurité à long terme".

Le secrétaire d'État a achevé vendredi une nouvelle tournée dans la région, qui l'a conduit en Égypte et en Arabie saoudite, pour tenter également d'accroître l'aide humanitaire dans la bande de Gaza et soutenir les pourparlers au Qatar en vue d'une trêve.


Vetos à l'ONU


Pendant ce temps à l'ONU, un projet de résolution au Conseil de sécurité, présenté par les États-Unis, n'a pas été adopté vendredi en raison des vétos russe et chinois.


Depuis le début de la guerre, les États-Unis s'étaient opposés à l'utilisation du terme
"cessez-le-feu"
dans les résolutions de l'ONU, bloquant trois textes en ce sens. Ils ont finalement décidé de mettre aux voix ce nouveau texte qui mentionnait
"la nécessité d'un cessez-le-feu immédiat et durable"
, mais la Russie et la Chine ont critiqué une formulation ambiguë n'appelant pas directement à faire taire les armes.

Un nouveau vote sur un nouveau projet de résolution exigeant un cessez-le-feu "immédiat", préparé par huit des dix membres non permanents du Conseil, est prévu lundi.

Israël impose un siège complet au territoire palestinien depuis le début de la guerre et contrôle strictement l'aide qui arrive principalement depuis l'Égypte via Rafah. Or ces contrôles ont pour effet, selon l'ONU, de réduire le nombre de camions entrant dans le territoire.


"Avant le 7 octobre, une moyenne de 500 à 700 camions entraient chaque jour à Gaza. Aujourd'hui, la moyenne est d'à peine 150",
a chiffré sur X Philippe Lazzarini, le patron de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).

"Le siège, la faim et les maladies deviendront bientôt les principales causes des morts à Gaza",
avait-il récemment averti.

Pour soulager la population, plusieurs pays organisent des parachutages de vivres et ont ouvert un couloir maritime depuis Chypre vers Gaza. Mais l'aide reste insuffisante face aux besoins des 2,4 millions d'habitants de Gaza.


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2 ay önce