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Gaza: Le Secrétaire Général de l'ONU attendu à la frontière

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, est attendu samedi à la frontière égyptienne avec la bande de Gaza, alors qu'Israël envisage une offensive terrestre controversée à Rafah, même sans le soutien de son allié américain.

13:03 - 23/03/2024 samedi
MAJ: 12:00 - 23/03/2024 samedi
AFP
Maison dans la partie nord de Rafah bombardée par les Israéliens, le 23 mars 2024.
Crédit Photo : SAID KHATIB / AFP
Maison dans la partie nord de Rafah bombardée par les Israéliens, le 23 mars 2024.

Dans la bande de Gaza, les affrontements ne connaissent aucun répit, en particulier dans et autour de l'hôpital al-Chifa de la ville de Gaza (nord), où l'armée israélienne a affirmé avoir tué plus de 150 combattants palestiniens et arrêté des centaines de suspects depuis le début de la semaine.


Tôt samedi matin, le ministère de la Santé du Hamas a fait état de 67 morts au cours de la nuit et de la soirée.

"Nous en avons assez, je vous assure. Lâchez une bombe sur nous et libérez-nous de cette vie. C'est injuste, par Dieu, aucun être humain ne pourrait supporter ce qui nous arrive"
, pleure Turkiya Barbakh, proche de victimes de frappes dans le sud de Gaza.

Combien de temps allons-nous supporter cela ? Nous sommes épuisés et ne pouvons plus supporter cette vie et cette pression immense.


Le patron de l'ONU, Antonio Guterres, rencontrera samedi des travailleurs humanitaires du côté égyptien de Rafah, ville de Gaza adossée à la frontière dans laquelle s'entassent 1,5 million de Palestiniens, suscitant ainsi des craintes pour la population en cas d'opération terrestre sur place.

Cette question a été au cœur des échanges vendredi à Tel-Aviv entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, qui divergent sur la manière d'affaiblir militairement le mouvement islamiste palestinien Hamas.


"J'ai dit que nous n'avions pas la possibilité de défaire le Hamas sans entrer dans Rafah et sans éliminer les bataillons qui y restent. Je lui ai dit que j'espérais le faire avec le soutien des États-Unis, mais s'il le faut, nous le ferons seuls"
, a déclaré M. Netanyahu après la rencontre avec le secrétaire d'État américain.

Ce dernier a affirmé qu'une telle opération
"risque de tuer davantage de civils (...), d'isoler Israël davantage au niveau mondial et de mettre en danger sa sécurité à long terme".

"Nous avons les mêmes objectifs qu'Israël: la défaite du Hamas. Mais une opération terrestre majeure à Rafah n'est pas le moyen d'y parvenir. La semaine prochaine, je rencontrerai à nouveau des responsables israéliens à Washington afin de discuter d'une autre manière d'atteindre ce but"
, a-t-il ajouté sur X.

Signe des tensions croissantes entre l'administration Biden et Benjamin Netanyahu, Israël a annoncé la saisie de 800 hectares de terres dans la vallée du Jourdain, en Cisjordanie occupée, le jour de la visite de M. Blinken.


"Vous connaissez notre point de vue sur l'expansion des colonies (...) nous avons un problème avec ça"
, a commenté le responsable, à propos de la plus importante saisie de terres en territoire palestinien depuis les accords d'Oslo (1993) selon l'organisation israélienne anti-colonisation La Paix maintenant.

Veto de Moscou et Pékin


M. Blinken a achevé vendredi une nouvelle tournée dans la région pour soutenir les pourparlers au Qatar en vue d'une trêve de six semaines dans les combats, impliquant des négociations indirectes entre Israël et des responsables du Hamas.


Pendant ce temps à l'ONU, un projet de résolution au Conseil de sécurité, présenté par les États-Unis, sur un "cessez-le-feu immédiat", n'a pas été adopté en raison des veto russe et chinois.

Depuis le début de la guerre Israël/Hamas, les États-Unis s'étaient opposés à l'utilisation du terme "cessez-le-feu" dans les résolutions de l'ONU, bloquant trois textes en ce sens.


Ils ont finalement décidé de mettre aux voix vendredi ce nouveau texte qui mentionnait
"la nécessité d'un cessez-le-feu immédiat et durable"
et ce,
"en lien avec la libération des otages encore détenus".

La Russie et la Chine ont mis leur veto à cette résolution en dénonçant, comme des pays arabes, une formulation ambiguë qui n'appelle pas directement à faire taire les armes. Le Hamas a salué ces veto, dénonçant la
"formulation trompeuse"
du texte américain.

"La Chine et la Russie ne voulaient simplement pas voter pour un projet rédigé par les États-Unis, parce qu'ils préfèrent nous voir échouer que de voir un succès du Conseil"
, a fustigé l'ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield.

L'ambassadeur russe Vassili Nebenzia a dénoncé le "
spectacle hypocrite"
des États-Unis alors que
"Gaza a quasiment été effacée de la carte".

Un vote prévu samedi sur un nouveau projet de résolution exigeant un cessez-le-feu "immédiat", préparé par huit des dix membres non permanents du Conseil, a été reporté à lundi pour tenter d'éviter un nouvel échec.

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