Crédit Photo : CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
Le Premier ministre français, François Bayrou.
Le Premier ministre français François Bayrou a jugé vendredi "trop étroit" un débat sur le droit du sol comme suggéré par son ministre de la justice Gérald Darmanin et souhaité un débat "plus large" sur "qu'est-ce que c'est qu'être Français".
"Qu'est-ce que ça donne comme droit? Qu'est-ce que ça impose comme devoir? Qu'est-ce que ça procure comme avantages? Et en quoi ça vous engage à être membre d'une communauté nationale? A quoi croit-on quand on est Français?"
, a ajouté M. Bayrou, qui a fait récemment polémique en évoquant un
"sentiment de submersion"
migratoire en France.
Il répondait à la radio RMC au lendemain de l'adoption par l'Assemblée nationale (chambre basse du parlement) d'une proposition de loi portée par la droite visant à durcir les restrictions au droit du sol à Mayotte, archipel français de l'océan Indien où se rendent chaque année en bateau des milliers de candidats à l'immigration des Comores voisines.
Selon ce texte, l'obtention de la nationalité française pour les enfants nés à Mayotte sera conditionnée à la résidence régulière sur le sol français des
(et non plus d'un seul), et ce depuis trois ans (et non plus trois mois).
Le ministre de la Justice Gérald Darmanin s'est prononcé pour l'abrogation pure et simple du droit du sol à Mayotte. Il a par ailleurs estimé
"que le débat public doit s'ouvrir sur le droit du sol dans notre pays"
, et qu'il faut sur le sujet une réforme de la Constitution, que ce soit via un référendum ou à l'occasion de la présidentielle de 2027.
M. Bayrou a rappelé vendredi qu'il avait proposé
"depuis déjà douze ans ou quinze ans"
de se pencher sur la situation de Mayotte et de la Guyane (territoire français en Amérique du Sud),
"dans laquelle il y a des milliers et des milliers de personnes qui arrivent avec l'idée que, s'ils mettent au monde des enfants là, ils seront Français".
"Tout cela, évidemment, ça mérite d'être reconsidéré"
, a complété le chef du gouvernement.
"On peut entrer dans un débat, il faut réfléchir à la manière dont (il) se développe, est organisé"
mais
"on ne va pas tout repousser"
à la présidentielle, a estimé le Premier ministre.
"Tous les problèmes qu'on identifie, on va les traiter, on va en tout cas les débattre, on va les approfondir et il n'y a pas de raison de repousser éternellement"
, a-t-il développé et
"il faut apprendre à débattre, à échanger des convictions ou des arguments, sans s'insulter, sans se condamner à la vindicte publique, sans être cloué au pilori, sans être considérés comme des ennemis de la Nation".
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