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La CIJ ordonne à Israël d'assurer une aide humanitaire "de toute urgence" à Gaza

La Cour internationale de Justice (CIJ), plus haute instance judiciaire de l'ONU, a ordonné jeudi à Israël d'assurer "une aide humanitaire de toute urgence" à Gaza, face à "une famine qui s'installe" dans le territoire palestinien.

14:20 - 29/03/2024 vendredi
AFP
Des camions transportant de l'aide humanitaire à destination de la Bande de Gaza font la queue devant le poste-frontière de Rafah du côté égyptien.
Crédit Photo : KHALED DESOUKI / AFP / Archive
Des camions transportant de l'aide humanitaire à destination de la Bande de Gaza font la queue devant le poste-frontière de Rafah du côté égyptien.
Cette injonction est adressée à Israël
"conformément aux obligations lui incombant au titre de la convention pour la prévention et la répression du crime de génocide"
, précise la Cour, basée à La Haye.

L'ordonnance publiée jeudi répond à une demande début mars de l'Afrique du Sud à la CIJ d'imposer à Israël des
"mesures conservatoires additionnelles"
à celles annoncées le 26 janvier.

Israël a pour sa part qualifiée de
"scandaleux"
et "
moralement répugnant"
l'appel de l'Afrique du Sud devant la plus haute juridiction de l'ONU pour de nouvelles mesures d'urgence face à la
"famine"
à Gaza.

Dans son ordonnance publiée jeudi, la Cour observe que "
les conditions désastreuses dans lesquelles vivent les Palestiniens de la bande de Gaza se sont
(...)
encore détériorées".

"Les Palestiniens de Gaza ne sont plus seulement exposés à un risque de famine, ainsi qu’elle l’a relevé dans son ordonnance du 26 janvier 2024, mais doivent désormais faire face à une famine qui s’installe"
, conclut la CIJ.

Par conséquent, Israël
"doit"
veiller
"sans délai"
à ce que soit assurée
"sans restriction et à grande échelle la fourniture par toutes les parties intéressées des services de base et de l’aide humanitaire requis de toute urgence"
à Gaza, ordonne la CIJ.

L'ordonnance préconise en outre que l'aide aux Palestiniens de Gaza doit se fair
e "en accroissant la capacité et le nombre des points de passage terrestres et en maintenant ceux-ci ouverts aussi longtemps que nécessaire".

Pretoria a salué jeudi la décision en la jugeant
"importante".

"Le fait que la mort de Palestiniens n'est pas uniquement causée par des bombardements et des attaques terrestres, mais aussi par la maladie et la famine, indique un besoin de protéger le droit à l'existence de ce groupe"
, a indiqué l'Afrique du Sud dans un communiqué.

Les ordonnances de la CIJ, qui règle les litiges entre États, sont contraignantes mais elle n'a aucun moyen de les faire appliquer. Elle a par exemple ordonné à la Russie de stopper son invasion en Ukraine, toujours en cours.


L'Afrique du Sud a saisi la CIJ fin décembre, accusant Israël de perpétrer un
"génocide"
à Gaza, une accusation démentie avec véhémence par Israël.

La juridiction a ordonné en janvier à Israël de faire tout son possible pour empêcher un
"génocide"
lors de son offensive à Gaza, et statué qu’Israël devait autoriser l’aide à Gaza.

"Sans entrave"


Jeudi, alors que les combats ont continué de faire rage près d'un hôpital à Gaza, la crise humanitaire et le nombre croissant de morts ont provoqué des tensions entre Israël et les États-Unis, son principal allié.


Les tensions ont éclaté après que Washington a permis lundi au Conseil de sécurité de l'ONU d'adopter sa première résolution appelant à un
"cessez-le-feu immédiat"
et à la libération des otages à Gaza, en s'abstenant lors du vote.

L'ONG Médecins sans frontières a pour sa part déclaré jeudi que l'adoption de cette résolution n'avait eu aucune conséquence concrète sur le terrain.

Ce qu'il faut, c'est un cessez-le-feu immédiat et durable, l'arrêt de toutes les attaques contre les installations et le personnel médical, et
"une aide humanitaire sans entrave à Gaza"
, a déclaré à l'AFP Christos Christou, président international de MSF.

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