Le vice-président des États-Unis appelle les européens à être "plus démocratiques"

Crédit Photo : Handout / UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / AFP

Cette photo prise et diffusée par le service de presse de la présidence ukrainienne à Munich le 14 février 2025 montre le vice-président américain JD Vance (à droite) et le secrétaire d'État américain Marco Rubio (deuxième à droite) lors de leur rencontre avec le président ukrainien (absent de la photo) en marge de la conférence sur la sécurité de Munich.

Lors d'un discours enflammé à la Conférence de Munich sur la sécurité vendredi, le vice-président américain Vance a critiqué les politiciens, institutions et tribunaux européens, qu'il accuse de s'éloigner des principes démocratiques.

Vance a spécifiquement dénoncé l'annulation récente des résultats de l'élection présidentielle en Roumanie, estimant que cette décision sapait les fondements de la démocratie.

Il a également exprimé ses inquiétudes concernant les avertissements supposés d'une annulation des élections en Allemagne si le parti d'extrême droite AfD venait à l'emporter, soulignant que de tels incidents témoignaient d'une tendance inquiétante chez les dirigeants européens à ignorer la volonté de leurs citoyens.

"Ces déclarations cavalières choquent désormais les oreilles américaines",

a déclaré Vance.

S'agissant de l'influence étrangère sur les élections, il a ajouté :

"Si votre démocratie peut être détruite par quelques centaines de milliers de dollars en publicité numérique provenant d'un pays étranger, alors elle n'était pas très solide au départ",

a-t-il expliqué.

Il a fait une comparaison en déclarant :

"Croyez-moi, je dis cela avec humour, si la démocratie américaine peut survivre pendant 10 ans aux remontrances de Greta Thunberg, vous pouvez survivre quelques mois sous Elon Musk."

Il faisait référence au soutien ouvert de Musk au parti d'extrême droite allemand et à son stream en direct sur X avec la dirigeante de l'AfD, Alice Weidel, ce qui a suscité des discussions sur une possible ingérence électorale avant les élections anticipées du 23 février.

Le vice-président a également critiqué les politiques européennes qu'il considère comme restrictives de la liberté d'expression, telles que la fermeture des réseaux sociaux lors des troubles civils et la répression des commentaires en ligne.

"Pendant des années, on nous a dit que tout ce que nous finançons et soutenons se fait au nom de nos valeurs démocratiques communes, tout, de notre politique en Ukraine à la censure numérique, est présenté comme une défense de la démocratie"

, a-t-il déclaré.

"Mais lorsque nous voyons les tribunaux européens annuler des élections et des responsables de haut niveau menacer d'annuler d'autres élections, nous devrions nous demander si nous nous imposons des normes suffisamment élevées."

Le mois dernier, la Cour européenne des droits de l'homme a rejeté un appel du candidat à la présidence de la Roumanie, Calin Georgescu, visant à annuler une décision de la cour nationale d'annuler une élection présidentielle.

Georgescu était le favori après le premier tour de l'élection du 24 novembre. Mais la cour suprême de Roumanie a annulé le scrutin avant le deuxième tour de décembre, en raison d'allégations d'ingérence russe.

Vance a insisté sur l'importance des mandats démocratiques, arguant que sans une réponse adéquate aux voix des citoyens, les nations européennes auront du mal à relever des défis tels que la compétitivité économique et la sécurité des chaînes d'approvisionnement.

… vous avez besoin de mandats démocratiques pour accomplir quoi que ce soit de valeur dans les années à venir.

Le vice-président a également appelé à une approche plus proactive face à la question pressante de la migration de masse, qu'il estime avoir eu des conséquences considérables pour les sociétés européennes.

À propos de l'attaque au véhicule de jeudi qui a fait 36 blessés à Munich, Vance a déclaré :

"Un demandeur d'asile, souvent un jeune homme d'une vingtaine d'années, déjà connu des forces de l'ordre, fonce avec une voiture dans la foule et détruit une communauté. Combien de fois devons-nous souffrir de ces revers épouvantables avant de changer de cap et d'orienter notre civilisation commune dans une nouvelle direction ?".

Il a exhorté les dirigeants européens à embrasser la sagesse et les voix de leurs citoyens, même lorsque ces opinions peuvent être surprenantes ou désagréables. Il a exprimé sa confiance en l'avenir si les dirigeants respectent les principes de la démocratie et écoutent les personnes qu'ils servent.

"Croire en la démocratie, c'est comprendre que chacun de nos citoyens possède une sagesse et une voix, et si nous refusons d'écouter cette voix, même nos combats les plus réussis ne produiront que peu de résultats",

a-t-il souligné.

"N'avons-nous rien appris ? Les mandats fragiles produisent des résultats instables, mais il y a tant de valeur à accomplir avec le genre de mandat démocratique qui, je pense, viendra de votre plus grande réactivité aux voix de vos citoyens. Si vous voulez profiter d'économies compétitives, si vous voulez profiter d'une énergie abordable et de chaînes d'approvisionnement sécurisées, alors vous avez besoin de mandats pour gouverner, car il faut prendre des décisions difficiles pour bénéficier de toutes ces choses",

a-t-il conclu.

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