
Le ministre israélien de l’Énergie, Eli Cohen, a annoncé jeudi qu’il s’attendait à la signature, "d’ici quelques semaines", d’un nouvel accord d’exportation de gaz naturel entre Israël et l’Égypte.
Dans un entretien à Yedioth Ahronoth, il a défendu la nécessité d’exploiter les réserves gazières de la Méditerranée, estimant qu’Israël dispose de ressources suffisantes pour assurer trente années d’exportations et répondre à la demande intérieure.
Selon lui, les lois et réglementations doivent soutenir cette dynamique plutôt que la freiner.
Cohen a assuré que l’accord, d’une valeur de 35 milliards de dollars, n’a pas été bloqué par le gouvernement Netanyahu. Les discussions entre les deux États et les compagnies gazières avancent, et les écarts se sont "fortement réduits".
Il a indiqué que l’Égypte avait demandé certaines clarifications de sécurité, presque toutes réglées selon lui.
Ces propos interviennent alors que des médias israéliens et égyptiens ont évoqué un possible accord gazier entre l’Égypte et le Qatar, dans un contexte de retards accumulés ces trois derniers mois avec Israël.
L’accord israélo-égyptien avait été annoncé pour la première fois fin août, avec une échéance jusqu’en 2040, mais certains rapports affirmaient que Netanyahu l’avait gelé en raison d’allégations de violations de l’annexe sécuritaire du traité de paix par l’Égypte, accusations que Le Caire nie.
La chaîne publique KAN rapporte désormais que Netanyahu a donné son feu vert pour finaliser l’accord, avec une médiation américaine dans la dernière phase. En août, NewMed Energy avait déjà annoncé un élargissement du contrat Leviathan, portant les exportations prévues à 130 milliards de mètres cubes jusqu’en 2040, pour 35 milliards de dollars.
Par ailleurs, l’Égypte a rejeté les propositions israélo-américaines visant à transférer des Palestiniens de Gaza vers son territoire et s’oppose à la prise de contrôle par Israël du côté palestinien du passage de Rafah, dans le contexte de la guerre menée par Israël contre l’enclave.
Stratégie nucléaire
Cohen a aussi indiqué avoir constitué une équipe d’experts chargée d’élaborer une stratégie nationale sur l’énergie nucléaire, incluant la construction d’une centrale. La baisse des coûts liée aux nouvelles technologies rend cette option incontournable, selon lui, alors que la demande électrique croît de 3,7 % par an et devrait doubler en vingt ans.
L’essor de l’intelligence artificielle, de l’informatique quantique et des véhicules électriques renforce encore ce besoin.
Israël, qui n’a jamais signé le Traité de non-prolifération et n’a jamais reconnu officiellement son arsenal nucléaire, est considéré comme la seule puissance nucléaire de la région.
Le ministre a également évoqué un possible déménagement de la raffinerie de Haïfa vers la région du Néguev, à Mishor Rotem. L’installation avait été touchée par un missile iranien lors de la guerre de 12 jours menée plus tôt cette année. Bien que l’activité ait repris normalement, Cohen estime qu’un transfert créerait des milliers d’emplois et affirme avoir obtenu l’accord des maires locaux.









