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Pakistan: le ministère de l'Intérieur a ordonné le blocage de X

Le ministère pakistanais de l'Intérieur a ordonné, à partir d'informations fournies par les services secrets, le blocage du réseau social X dans le pays, où il est difficilement accessible depuis cinq semaines, selon des documents judiciaires consultés jeudi par l'AFP.

18:03 - 21/03/2024 Perşembe
AFP
Les restrictions d'accès à X ont débuté le 17 février lorsqu'un haut fonctionnaire a publiquement affirmé avoir aidé à truquer les élections législatives et provinciales du 8 février.
Crédit Photo : Kirill KUDRYAVTSEV / AFP
Les restrictions d'accès à X ont débuté le 17 février lorsqu'un haut fonctionnaire a publiquement affirmé avoir aidé à truquer les élections législatives et provinciales du 8 février.

Les restrictions d'accès à X ont débuté le 17 février lorsqu'un haut fonctionnaire a publiquement affirmé avoir aidé à truquer les élections législatives et provinciales du 8 février, marquées par de forts soupçons de fraudes.


Le nouveau gouvernement issu des élections est resté évasif sur les raisons des perturbations, mais les défenseurs des droits numériques estiment qu'elles sont destinées à étouffer toute voix critique.

Des documents présentés devant un tribunal de la province du Sind (sud) par les avocats de l'Autorité pakistanaise des télécommunications (PTA), en réponse à un recours introduit par des activistes, impliquent les services de renseignement pakistanais dans cette décision.


"A partir de rapports des agences de renseignement, le ministère de l'Intérieur (...) a demandé le blocage de X (Twitter) immédiatement et jusqu'à nouvel ordre",
indiquent ces documents.

"En conséquence, la plateforme de réseau social X (Twitter) est bloquée"
, ajoutent-ils.

Le Premier ministre Shehbaz Sharif, à la tête d'un fragile gouvernement de coalition, a prêté serment le 4 mars. Il a succédé à un gouvernement intérimaire formé de technocrates, qui était chargé de préparer les élections.

"Les autorités ont d'abord prétendu ne pas avoir connaissance de cette affaire",
a déclaré à l'AFP Abdul Moiz Jaferii, l'avocat des militants.

"Mais maintenant, leur réponse écrite admet qu'il y a un problème et qu'elles en sont responsables"
, a-t-il repris. Sollicitée par l'AFP, la PTA a indiqué qu'elle ne ferait aucun commentaire.

L'armée a été accusée d'interférences dans le processus électoral, visant à empêcher le retour au pouvoir du populaire ex-Premier ministre Imran Khan, emprisonné en amont du scrutin.

Son parti, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), a fait l'objet d'une vaste répression avant le scrutin, restreignant ses possibilités de faire campagne sur le terrain et obligeant ses candidats à se présenter en indépendants.


De nombreuses allégations de manipulation ont accompagné les élections, après que les autorités ont coupé le réseau de téléphonie mobile le jour du scrutin et que le dépouillement a pris plus de 24 heures.


Malgré la répression, les candidats indépendants soutenus par le PTI sont sortis vainqueurs des élections. Mais le parti a dénoncé des manipulations massives, à l'initiative de l'armée, et revendiqué une victoire bien plus large encore.

Son refus de toute alliance a toutefois par la suite laissé le champ libre à une coalition comprenant ses deux principaux rivaux, qu'il a qualifiés de
"voleurs de mandat".

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