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Sécurité dans l’espace CEDEAO: Mission difficile pour Talon

Le président béninois et ses homologues du Nigéria, du Niger et de la Guinée-Bissau se sont réunis le 18 juillet à Abuja, la capitale nigériane, afin de discuter de la situation sécuritaire de la sous-région. Au terme de la séance, Patrice Talon a été désigné pour faire une visite de consultation au Burkina Faso, au Mali et en Guinée.

La rédaction
18:14 - 21/07/2023 vendredi
Yeni Şafak
Le Président de la république du Niger, Mohamed Bazoum, le Président du Nigéria, Bola Tinubu, le Président de la République du Bénin, Patrice Talon et le président de la Guinée Bissau, Umaro Sissoco Embaló. Crédit photo: Romuald Vissoh / Nouvelle Aube
Le Président de la république du Niger, Mohamed Bazoum, le Président du Nigéria, Bola Tinubu, le Président de la République du Bénin, Patrice Talon et le président de la Guinée Bissau, Umaro Sissoco Embaló. Crédit photo: Romuald Vissoh / Nouvelle Aube


Le Burkina Faso, le Mali et la Guinée sont actuellement dirigés par des militaires. Chacun gère la transition après avoir réussi un coup d’Etat. Si la Guinée est pour l’heure à l’abri d’attaques terroristes, ce n’est pas le cas au Burkina Faso et au Mali. Ces deux derniers enregistrent de fréquentes incursions terroristes qui font des dégâts matériels et humains très lourds. Les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sont bien informés des différentes situations que vivent les peuples malien et burkinabé mais n’ont pu leur venir en aide. La CEDEAO ne dispose pas de moyens militaires indispensables pour combattre le terrorisme sur son territoire.


Réveil brutal !


Avec l’avènement de Bola Tinubu à la tête du Nigeria et désigné pour présider aux destinées de l’institution sous régionale à la dernière Conférence des chefs d’Etat ou de gouvernement, on note un réveil. Le Nigérian veut jouer les grands rôles en initiant une séance à quatre (Nigéria, Bénin, Niger, Guinée Bissau). Dans le communiqué final qui a sanctionné cette réunion du quatuor, il est écrit que le président du Bénin fera une mission de consultation dans les trois pays membres de la CEDEAO dirigés par des militaires pour s’enquérir de l’évolution du processus de transition politique. Bola Tinubu et ses pairs souhaitent que l’ordre constitutionnel soit vite rétabli au Mali, au Burkina Faso et en Guinée. La CEDEAO se dit prête à accompagner les pays en crise pour vite organiser les élections démocratiques
"…réaffirmé l’engagement de la CEDEAO à apporter son soutien pour l’organisation d’élections démocratiques et inclusives dans chacun des trois pays"
, précise le communiqué final.

Sur le plan sécuritaire, l’institution sous régionale se dit aussi prête à agir:
"…réitéré la détermination de la CEDEAO à apporter une réponse régionale robuste aux menaces à la paix et à la sécurité"
, indique le communiqué final pour montrer la volonté des chefs d’Etat à éradiquer le terrorisme dans la sous-région ouest africaine.

Vers un clash ?


Dans le communiqué final sanctionnant la réunion des quatre présidents des Etats membres de la CEDAO, il est mentionné:
"…réaffirmé le ferme engagement de la CEDEAO à financer le mécanisme de sécurité régionale à partir des ressources propres de la région"
. Mais au dernier point du même communiqué final, il est écrit
"…appelé les Nations Unies et les autres partenaires à soutenir les efforts de la région"
. Cette dernière décision ne sera-t-elle pas source de polémique puisque le Mali a demandé et obtenu au Conseil de sécurité de l’ONU le départ de son territoire de la Mission des Nations Unies pour le Mali (MINUSMA). Le Mali et le Burkina Faso ne veulent plus traiter avec certains partenaires occidentaux. Avec cette réalité déjà perceptible sur le terrain, la CEDEAO ne met-elle pas en jeu sa crédibilité avec la nouvelle mission assignée au président béninois ?

Par Romuald Vissoh


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