Crédit Photo : Richard A. Brooks / AFP
L’objectif doit être atteint avant mars 2036, à la fin de l’année budgétaire 2035. Tokyo vise aussi une réduction de 73 % des émissions d’ici 2040, toujours par rapport à 2013.
Le Japon a annoncé mardi un nouvel objectif climatique ambitieux: réduire de 60 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2035 par rapport aux niveaux de 2013.
Cette initiative s’accompagne d’une révision stratégique de sa politique énergétique et vise la neutralité carbone d’ici 2050.
La quatrième économie mondiale, encore fortement dépendante des énergies fossiles, est critiquée pour avoir le mix énergétique le plus polluant du G7. Ce nouvel engagement s’inscrit dans la contribution déterminée au niveau national (NDC) que Tokyo devait soumettre à l’ONU avant le 10 février, dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat.
Seuls dix pays parmi les près de 200 signataires ont respecté cette échéance, selon les Nations unies.
Un engagement critiqué par les ONG
L’objectif doit être atteint avant mars 2036, à la fin de l’année budgétaire 2035. Tokyo vise aussi une réduction de 73 % des émissions d’ici 2040, toujours par rapport à 2013.
"Ces objectifs sont alignés sur l’Accord de Paris visant à limiter le réchauffement climatique à moins de 1,5 °C"
, a assuré le ministère de l’Environnement.
Cependant, certaines ONG estiment cet engagement insuffisant. Masayoshi Iyoda, responsable pour le Japon de l’ONG 350.org, a dénoncé
"une grande opportunité ratée"
.
"Les scientifiques estiment que le Japon doit réduire de 81 % ses émissions d’ici 2035 pour être en phase avec l’objectif de 1,5 °C"
, a-t-il affirmé, accusant le Premier ministre Shigeru Ishiba d’avoir cédé aux pressions industrielles liées aux combustibles fossiles.
Un pays toujours dépendant aux énergies fossiles
Le Japon reste fortement dépendant des centrales thermiques:
70 % de l’électricité du pays provient encore du charbon et des hydrocarbures en 2023.
23 % des importations japonaises sont des combustibles fossiles, représentant un coût de 470 millions de dollars par jour selon les douanes nippones.
Pour réduire cette dépendance, le gouvernement a dévoilé en décembre 2023 un projet visant à faire des énergies renouvelables la première source d’électricité d’ici 2040, tout en relançant le nucléaire.
Tokyo prévoit aussi une augmentation de 10 à 20 % de sa production électrique d’ici 2040, pour répondre aux besoins liés notamment à l’IA et aux semi-conducteurs.
Vers un retour en force du nucléaire
Le
"Plan stratégique énergétique"
détaillé mardi fixe des objectifs précis pour 2040:
Énergies renouvelables: 40 à 50 % du mix énergétique (contre 23 % en 2023).
Centrales thermiques: réduction à 30-40 % du mix électrique.
Solaire: 23-29 %, éolien : 4-8 %, hydroélectrique : 8-10 %.
Nucléaire: 20 % du mix énergétique, soit un niveau similaire à l’objectif fixé pour 2030.
Quatorze ans après Fukushima, le Japon relance progressivement ses réacteurs nucléaires et prévoit que toutes ses centrales existantes soient en service d’ici 2040.
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