
Le 15 mars marque la Journée internationale contre l'islamophobie, instaurée par l'Assemblée générale des Nations Unies en 2022. Cette date a été choisie en mémoire de l'attentat contre deux mosquées de Christchurch en Nouvelle-Zélande en 2019, qui avait fait 51 morts. L'objectif de cette journée est de sensibiliser à la montée des discriminations envers les musulmans et de promouvoir une culture de tolérance et de paix.
En France, cette commémoration intervient dans un contexte de tensions accrues autour des questions religieuses et identitaires. Depuis plusieurs années, l'islamophobie est dénoncée par de nombreux observateurs comme un phénomène structurel, renforcé par des décisions politiques et des discours médiatiques polarisants.
Des chiffres qui interpellent
En parallèle, le ministère de l'Intérieur a indiqué une hausse de 30 % des actes antimusulmans en 2023, une augmentation particulièrement marquée dans le contexte de la guerre en Palestine.
Des voix qui alertent sur les réseaux sociaux
Les réseaux sociaux, notamment X (ex-Twitter), sont devenus un espace de témoignages et de dénonciations. Plusieurs personnalités engagées ont pris la parole pour alerter sur l'ampleur du phénomène en mars 2025.
Un phénomène enraciné dans le débat public
L'islamophobie en France ne date pas d'hier. Selon le sociologue Vincent Geisser, auteur de La Nouvelle Islamophobie (2003), elle repose sur un contentieux historique hérité de la colonisation et de la perception de l'Islam comme une menace intérieure et extérieure.
Des manifestations prévues dans plusieurs villes
À l'occasion de la Journée internationale contre l'islamophobie, plusieurs mobilisations sont prévues en France. Des manifestations se tiendront notamment à Paris, Lyon, Toulouse, Bordeaux, Amiens, Saint-Étienne et Blois, organisées par des associations et collectifs engagés contre les violences racistes, xénophobes et islamophobes.
Les revendications principales portent notamment sur une meilleure reconnaissance du phénomène islamophobe par les autorités françaises, des sanctions renforcées contre les discours et actes de haine visant les musulmans, une meilleure protection des lieux de culte face aux agressions, ainsi qu'une révision des lois et mesures jugées discriminatoires, comme la loi sur le séparatisme.
Vers une prise de conscience ou une société toujours divisée ?
Si la Journée internationale contre l'islamophobie vise à sensibiliser et à favoriser le dialogue, elle révèle aussi certaines fractures profondes qui traversent la société française.
Entre ces deux visions opposées, une large partie de la population oscille, influencée par un climat médiatique et politique où l'Islam est souvent essentialisé.
Alors que le monde commémore les victimes de Christchurch, la France est confrontée à une question essentielle : est-elle prête à reconnaître et combattre l'islamophobie, ou restera-t-elle enfermée dans ses fractures idéologiques ?