Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, s’est entretenu jeudi avec le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, au sujet du renforcement de l’accord de cessez-le-feu à Gaza et des efforts pour apaiser la situation en Cisjordanie occupée.
Selon un communiqué du ministère égyptien, Guterres a appelé Abdelatty pour discuter des derniers développements dans les territoires palestiniens, des initiatives internationales visant à consolider la trêve à Gaza et à contenir les tensions en Cisjordanie.
Malgré le cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre, Israël continue de mener des opérations militaires quotidiennes en Cisjordanie et viole régulièrement l’accord. Depuis octobre 2023, plus de 70 300 Palestiniens, en majorité des femmes et des enfants, ont été tués à Gaza, et plus de 171 000 ont été blessés. Depuis l’instauration de la trêve il y a deux mois, le ministère de la Santé de Gaza recense encore 386 morts et 1 002 blessés.
Les discussions ont également porté sur les consultations liées au déploiement d’une force internationale de stabilisation dans la bande de Gaza, prévue dans la deuxième phase de l’accord de cessez-le-feu.
Abdelatty a souligné l’importance de créer un comité technocratique palestinien chargé d’administrer Gaza, étape nécessaire au retour de l’Autorité palestinienne dans l’enclave. Il a réaffirmé le rejet catégorique par l’Égypte de tout projet visant à déplacer les Palestiniens ou à modifier la structure démographique ou géographique de Gaza.
Violences des colons
Le chef de la diplomatie égyptienne a également alerté sur l’aggravation des tensions en Cisjordanie face à l’augmentation des violences commises par les colons israéliens et aux saisies continues de terres. Ce climat, a-t-il averti, risque d’étendre l’instabilité et exige une intervention urgente de la communauté internationale.
Selon des données palestiniennes, depuis octobre 2023, au moins 1 093 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, près de 11 000 blessés et quelque 21 000 personnes arrêtées par l’armée israélienne et des colons.
Abdelatty a également souligné le rôle indispensable de l’UNRWA pour les réfugiés palestiniens, qualifiant son mandat d’« irremplaçable ». Ses déclarations interviennent après la prise de contrôle, lundi, du siège fermé de l’agence à Sheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, par les autorités israéliennes, une opération largement condamnée à l’échelle régionale et internationale.
Ce bureau, actif depuis 1951, avait été évacué plus tôt cette année à la suite d’un ordre du gouvernement israélien, et le Parlement a depuis interdit toute activité de l’UNRWA à Jérusalem. Israël accuse certains employés de l’agence d’être impliqués dans les événements du 7 octobre 2023, des accusations rejetées par l’UNRWA et démenties par l’ONU, qui a confirmé la neutralité de l’organisation.
