
Deux agentes vacataires du tribunal judiciaire de Marseille ont été mises en examen pour consultation illégale de fichiers sensibles en lien avec des affaires de narcotrafic, a indiqué jeudi le parquet, confirmant des informations du Monde.
Les deux adjointes administratives, âgées de 26 et 24 ans, sont soupçonnées d’avoir à plusieurs reprises accédé à des bases de données protégées de la juridiction.
Elle a été mise en examen pour détournement de la finalité d’un traitement de données personnelles et placée sous contrôle judiciaire, avec interdiction d’entrer dans le tribunal ou de consulter tout fichier.
Accès plusieurs logiciels sensibles
Le parquet évoque également des avantages financiers et matériels dont elle aurait bénéficié en échange de ces informations.
Selon Le Monde, les deux agentes ont accédé à plusieurs logiciels sensibles du ministère de la Justice, tels que Cassiopée, Genesis ou Romeo, permettant de consulter des mandats de recherche, des cibles d’enquête, des données d’écoutes téléphoniques ou encore des éléments relatifs aux détenus et à leurs mouvements.
Certaines recherches auraient concerné des dossiers suivis par la juridiction interrégionale spécialisée, notamment des affaires de règlement de comptes dans le narcotrafic marseillais.
Premier dossier abouti de la nouvelle cellule anti-corruption
L’enquête a également établi des liens familiaux ou amicaux entre la seconde mise en cause et des individus considérés par la police judiciaire comme proches de la DZ Mafia, dont un narcotrafiquant en fuite après une évasion lors d’une permission de sortie.
Ces mises en examen interviennent quelques mois après l’incarcération, en avril 2025, d’une greffière du même tribunal, poursuivie pour des faits similaires de consultation illégale au profit d’un trafiquant.
Le parquet précise qu’il s’agit du premier dossier abouti de la nouvelle cellule anti-corruption installée en octobre à Marseille, chargée de centraliser les procédures visant des faits de corruption ou de détournement impliquant policiers, gendarmes, douaniers, agents pénitentiaires ou personnels judiciaires.











