
Manifestations à Paris pour dénoncer le sort des journalistes à Gaza, le 17 avril 2025.
Lors d’un rassemblement à Paris, la journaliste Meriem Laribi a dénoncé l’extermination ciblée des journalistes palestiniens à Gaza et le silence médiatique qui entoure ces assassinats. Selon elle, ces reporters sont les seuls à documenter le conflit depuis l’intérieur, au péril de leur vie. Laribi accuse l’armée israélienne de viser délibérément les journalistes et regrette l’inaction diplomatique française. Elle qualifie cette situation de "génocide", et appelle les médias à briser le silence pour relayer la vérité.
Sur les marches de l'Opéra Bastille, mercredi soir, les mots de Meriem Laribi ont résonné avec force. Journaliste indépendante et autrice de
"Ci-gît l'humanité"
, un essai sur les mécanismes de déshumanisation dans les récits de guerre, elle a pris la parole face aux caméras d'Anadolu pour dénoncer le massacre silencieux des journalistes palestiniens.
"
Cela fait 18 mois que nous voyons nos confrères à Gaza, au Liban aussi, tomber un à un avec leur famille, assassinés, ciblés, menacés",
a-t-elle lancé d'une voix ferme. Selon elle, l’armée israélienne désigne publiquement les journalistes qu’elle vise, assumant une volonté de neutraliser l’information. Même après leur mort, ces reporters sont
"calomniés, accusés d’être des terroristes. C’est du jamais vu".
"Documenter l'apocalypse" malgré les bombes
"Documenter l'apocalypse" malgré les bombes
Meriem Laribi souligne le rôle vital joué par les journalistes palestiniens.
"Ce sont des journalistes que nous avons vus travailler chaque jour, filmer le désastre, relayer le réel, documenter l’apocalypse"
, insiste-t-elle. À Gaza, dit-elle, ils sont déplacés comme les autres civils, vivent sous les bombardements, parfois avec leurs enfants, et sont souvent tués — de manière indiscriminée ou ciblée.
Face à cette réalité, elle exprime son indignation:
"En tant que journaliste, je suis outrée de l’absence de réaction, que ce soit médiatique ou diplomatique, de la France"
. Pourtant, ce soir-là, à Bastille, une lueur d’espoir est née selon elle: une solidarité professionnelle inédite, au-delà des lignes éditoriales.
"Même dans des médias qui, d’ordinaire, ne participent pas à humaniser les Palestiniens"
, observe-t-elle.
"Un génocide, pas seulement une guerre"
"Un génocide, pas seulement une guerre"
Pour Laribi, les journalistes palestiniens sont aujourd’hui les
seuls à documenter ce qui se passe à Gaza
.
"Nous ne pouvons pas nous y rendre. Ils sont nos yeux, nos oreilles. Et il y a clairement une volonté de cacher cela, de tuer en silence la population palestinienne"
, affirme-t-elle.
À la question de savoir si ce silence médiatique doit cesser, sa réponse est catégorique:
"Bien sûr, ça suffit. On n’en peut plus."
Elle avance un chiffre glaçant:
"250 journalistes palestiniens ont été tués à Gaza. Jamais un tel nombre n’a été atteint sur un même théâtre. C’est plus qu’une guerre, c’est un massacre de masse, c’est un génocide".
Les propos de Meriem Laribi rappelle l’importance cruciale des journalistes en temps de guerre.
"Les journalistes, c’est hautement symbolique. Ce sont eux qui apportent l’information au reste du monde. Et c’est précisément cela qu’on cherche à faire taire."
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