Sur la grande place des Martyrs, le tapis rouge est déroulé jeudi soir pour un canon vieux de 600 ans, jalousement gardé par des officiers coiffés d'un béret. Quelques minutes avant l'appel à la prière, qui annonce la fin du jeûne musulman, la poudre explose, en ce début du mois de Ramadan.
Très important
Depuis la mort de Kadhafi en 2011, en plein Printemps arabe, la Libye a connu le chaos politique et des violences armées entre camps rivaux. Mais la société a aussi retrouvé son goût pour la culture, l'histoire et les traditions d'un pays au patrimoine très riche.
L'origine du canon de l'iftar reste incertaine. Elle serait née dans l'Egypte ottomane il y a deux siècles, avant la démocratisation des montres puis des technologies. Le coup de canon permettait alors aux autorités de prévenir les fidèles de l'imminence de la fin du jeûne au soleil couchant.
L'événement s'inscrit dans le cadre des efforts des autorités et de la société civile pour redonner vie à la vieille médina de Tripoli, aujourd'hui en pleine rénovation, après avoir été maltraitée durant les 40 ans de règne de Kadhafi.
Artistes, artisans et autres commerçants redonnent vie aux allées pavées et aux bâtiments qui rappellent le passage en Libye des civilisations romaines, grecques et ottomanes.
Admirer la vue
Après le repas de l'iftar, la médina se remplit de familles qui achètent des barbes à papa et de jeunes qui causent sur des bancs en buvant un café, pendant que d'autres se prennent en selfie devant les décorations du ramadan.
Pour la deuxième année consécutive, la municipalité a orné les places et ruelles principales de guirlandes illuminées, de lanternes traditionnelles et autres grandes installations en forme de croissant de lune, symbole de l'islam.