
Le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés a lancé vendredi une mise en garde alarmante sur l'aggravation de la catastrophe humanitaire au Soudan, soulignant l'urgence d'une attention internationale accrue, d'une couverture médiatique élargie et d'une augmentation de l'aide humanitaire.
S'exprimant lors de la Conférence de Munich sur la sécurité, Filippo Grandi a mis en lumière une crise qui perdure depuis avril 2023 et qui figure parmi les plus graves au monde, bien que largement sous-médiatisée. La guerre civile opposant les Forces armées soudanaises aux Forces de soutien rapide a plongé le pays dans le chaos.
Il a souligné que, tandis que d'autres conflits à travers le monde bénéficient d'une large visibilité, la crise soudanaise continue d'être ignorée.
Pour y remédier, il a insisté sur la nécessité d'un meilleur accès des médias afin de rendre compte de la réalité du conflit, affirmant que les restrictions imposées à la presse internationale empêchent la crise de recevoir l'attention qu'elle mérite.
Grandi a rejoint les préoccupations exprimées par Volker Perthes, ancien envoyé spécial de l'ONU au Soudan, en insistant sur l'importance de passer d'une logique de victoire militaire à une approche axée sur la paix.
Le chef du HCR a exhorté toutes les parties à répondre à l'appel pour une cessation immédiate des combats.
Au-delà du Soudan, ravagé par la guerre, Filippo Grandi a souligné que la crise soudanaise inflige également un lourd tribut à ses pays voisins, en particulier le Tchad et le Soudan du Sud, qui peinent à faire face à l'afflux continu de réfugiés.
Il a mis en garde contre le risque de migrations secondaires en raison du manque d'aide humanitaire, notamment vers l'Afrique du Nord et l'Europe.