
L’ancien chef rebelle congolais Roger Lumbala a été condamné lundi à Paris à trente ans de réclusion criminelle pour complicité de crimes contre l’humanité commis dans l’est de la République démocratique du Congo au début des années 2000.
Le parquet national antiterroriste avait requis la réclusion criminelle à perpétuité.
Lors de l’audience suivie en ligne par l’agence Anadolu, le président de la cour a énuméré la responsabilité de Roger Lumbala dans des faits de viols constitutifs de torture, de réduction en esclavage, de travail forcé et d’entente criminelle. La cour a retenu l’existence d’au moins une trentaine de victimes identifiées.
Refus d'assister
L’accusé, resté debout et silencieux à l’énoncé du verdict, dispose de dix jours pour faire appel.
Détenu en France depuis janvier 2021, Roger Lumbala avait refusé d’assister à l’essentiel de son procès, dénonçant la légitimité de la justice française. Il est toutefois revenu écouter le verdict, accompagné de son avocat commis d’office, présent pour la première fois à l’audience.
L’intéressé a quant à lui contesté, se définissant comme un acteur politique sans commandement militaire direct, malgré les témoignages et documents produits par l’accusation.
Deuxième du Congo
Le parcours de M. Lumbala, ancien député et sénateur d’opposition, ministre éphémère au début des années 2000, reste étroitement lié à la deuxième guerre du Congo, conflit qui a ravagé l’est de la RDC entre 1998 et 2003.
À cette période, il dirige le Rassemblement des Congolais démocrates-National (RCD-N), une rébellion fondée en 1998 et implantée dans le nord-est du pays.
Allié de Kampala, à l’image du Mouvement de libération du Congo de Jean-Pierre Bemba, le RCD-N lance à l’été 2002 une offensive contre les forces pro-gouvernementales.
Plus de 20 ans plus tard, le contexte de commission des crimes n’a pas changé dans l’Est de la RDC.
Des combats se poursuivent notamment entre les rebelles du M23/AFC, soutenu par Kigali, et l’armée congolaise appuyée par des forces burundaises et des milices locales.











