France: la justice annule l'OQTF de l'influenceur algérien Doualemn

12:237/02/2025, Cuma
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 Connu sous le pseudonyme de Doualemn, Boualem Naaman, âgé de 59 ans, avait été arrêté à Montpellier pour des faits qualifiés "d'incitation à la violence" sur TikTok, et renvoyé vers l'Algérie avant de revenir sur le territoire français sur décision des autorités algériennes.
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Connu sous le pseudonyme de Doualemn, Boualem Naaman, âgé de 59 ans, avait été arrêté à Montpellier pour des faits qualifiés "d'incitation à la violence" sur TikTok, et renvoyé vers l'Algérie avant de revenir sur le territoire français sur décision des autorités algériennes.

Le tribunal administratif de Melun a annulé l'obligation de quitter le territoire français (OQTF) prononcée à l'encontre de l'influenceur algérien Doualemn, estimant qu'il "existait un doute sérieux sur la légalité de la procédure" engagée en "urgence absolue" par la Place Beauvau, selon la presse française.

Dans la foulée et selon la même source, Europe 1 le ministère de l'Intérieur a annoncé qu'il faisait appel de cette décision.


Pour justifier l'annulation de son OQTF, la justice affirme qu'il
"existe un doute sérieux sur la légalité de la procédure"
engagée en
"urgence absolue"
par la Place Beauvau.

De fait, le ministère de l'Intérieur doit désormais procéder à un réexamen du dossier de Doualemn sous trois mois et la justice enjoint la préfecture de lui délivrer un titre de séjour provisoire sur cette période.


L'OQTF de Doualemn est donc annulée alors que le 29 janvier déjà, le tribunal administratif de Paris avait suspendu son expulsion, considérant que Bruno Retailleau avait agi en vertu d'une procédure
"en urgence absolue"
alors qu'il aurait dû engager
"une procédure d'expulsion ordinaire".

L'intéressé était jusqu'à présent maintenu au CRA (Centre de rétention administrative) du Mesnil-Amelot (région parisienne) mais devrait donc sortir dans les prochaines heures, l'appel n'étant pas suspensif dans le cadre de cette procédure.


Cette nouvelle décision intervient alors que les tensions entre Alger et Paris se sont accrues ces dernières semaines suite à cette polémique.

Connu sous le pseudonyme de Doualemn, Boualem Naaman, âgé de 59 ans, avait été arrêté à Montpellier pour des faits qualifiés
"d'incitation à la violence"
sur TikTok, et renvoyé vers l'Algérie avant de revenir sur le territoire français sur décision des autorités algériennes.

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, avait évoqué des mesures de rétorsion si Alger
"continue l'escalade".
Dans un entretien sur LCI, il s'était dit
"stupéfait"
par le refus de l'Algérie de reprendre l'influenceur. Parmi les options évoquées figurent une révision des quotas de visas, une réduction de l'aide au développement ou des ajustements dans la coopération bilatérale.

"La France n'aura pas d'autre possibilité que de riposter si cette posture persiste"
a-t-il mis en garde.

De son côté, Bruno Retailleau avait vivement critiqué la décision des autorités algériennes de refuser l'entrée de Doualemn, estimant que
"l'Algérie cherche à humilier la France"
et qualifiant cette situation de
"seuil extrêmement inquiétant".

En réaction, la diplomatie algérienne avait, dans un communiqué, dénoncé avec fermeté ce qu'elle a qualifié de
"campagne de désinformation"
menée par certains courants politiques en France, notamment l'extrême droite, à l'encontre de l'Algérie.

"L'Algérie n'est, d'aucune façon, engagée dans une logique d'escalade, de surenchère ou d'humiliation"
, avait affirmé la diplomatie algérienne qui accuse
"l'extrême-droite revancharde et haineuse, ainsi que ses hérauts patentés au sein du gouvernement français"
de mener
"une campagne de désinformation, voire de mystification, contre l'Algérie".

Jugeant
"arbitraire et abusive"
l'expulsion de "Doualemn", la diplomatie algérienne considère qu'elle
"a fourni à cette partie nostalgique de la France l'occasion de donner libre cours à ses règlements de compte historiques avec l'Algérie souveraine et indépendante".

"Cette occasion a été bien mal-choisie. En effet, le ressortissant objet de l'expulsion vit en France depuis 36 ans. Il y dispose d'un permis de séjour depuis 15 ans. Il est père de deux enfants nés de son union avec une ressortissante française. Enfin, il est socialement intégré dans la mesure où il exerce un emploi stable depuis 15 ans"
poursuivait le communiqué de presse.

Selon la même source,
"l'extrême droite, haineuse et revancharde, mène, à travers ses soutiens dans le gouvernement français, une campagne de désinformation contre l'Algérie".

Le Quai d'Orsay avait à son tour réagi à ces déclarations, via son porte-parole Christophe Lemoine.
"Depuis quelque temps, les autorités algériennes ont adopté une attitude assez hostile vis-à-vis de la France"
avait-il déclaré sur France Info.

"C'est une réflexion qui est en cours entre le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, et tout particulièrement son ministre Jean-Noël Barrot, et le ministère de l'Intérieur"
, avait-il conclu.

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