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France: le déficit dérape, les oppositions pilonnent le président Macron

Le président Emmanuel Macron est sous le feu des critiques mercredi, l'opposition, tous partis confondus, l'accusant d'"incompétence" et de "piètre" gestion au vu du dérapage du déficit public.

16:56 - 21/03/2024 Perşembe
AFP
Le président de la République française, Emmanuel Macron.
Crédit Photo : KENZO TRIBOUILLARD / AFP
Le président de la République française, Emmanuel Macron.

L'Institut national de la statistique (Insee) rendra son verdict le 26 mars mais les chiffres ne seront pas bons et le gouvernement le sait.


Le déficit public 2023 sera
"significativement"
supérieur aux 4,9% du PIB prévus, a averti le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire. L'objectif d'un déficit ramené à 4,4% cette année apparaît hors de portée.

Selon le journal Les Echos, le gouvernement craint désormais un déficit public qui atteindrait 5,6% du PIB pour 2023. Le Figaro cite, lui, une source selon laquelle il atteindrait 5,5 % avec une marge d’erreur de 0,3 point.

Preuve la sensibilité du sujet, cette dérive des comptes s'est invitée dans l'agenda du chef de l'État.


Il a reçu en fin de journée Bruno Le Maire ainsi que les ministres chargés des collectivités locales et des affaires sociales, Christophe Béchu et Catherine Vautrin. 


L'occasion de réexaminer des pistes déjà avancées par l'exécutif, notamment pour freiner les dépenses d'assurance chômage et de santé.


Un mois après avoir annoncé 10 milliards d'euros de coupes dans le budget 2024 qui venait tout juste d'être voté, Bruno Le Maire a de nouveau mis les pieds dans le plat dimanche.

Il a proposé de
"remplacer l'État providence par l'État protecteur"
, car
"la gratuité de tout, pour tous, tout le temps"
est, selon lui,
"intenable".

Une initiative qui a agacé le chef de l'État. Selon un journal français :


Il devrait en parler à celui qui est ministre de l'Économie depuis sept ans.

Propos confirmés à l'AFP par un familier de la présidence, où l'on se dit malgré tout
"toujours preneurs des bonnes idées".

Le président a aussi convié mercredi à dîner les chefs des partis et groupes parlementaires qui composent sa majorité, pour tenter d'accorder les violons alors que des dissonances se font entendre. Leurs discussions se prolongeaient mercredi tard dans la soirée.


"Cadeaux fiscaux" depuis 2017


Quelques députés plaident, en effet, pour augmenter les impôts des
"ultra-riches"
ou des grandes entreprises.

Mais pas question de toucher au levier fiscal, a rappelé mercredi le Premier ministre Gabriel Attal. 


"Nous préférons augmenter la pression sur les fraudeurs plutôt qu'augmenter les impôts sur les Français",
a déclaré le chef du gouvernement en présentant les
"résultats historiques"
du fisc, qui a recouvré plus de 15 milliards d'euros de fraude fiscale l'an dernier.

Mais pour les oppositions, le compte n'y est pas. 


"Jamais on n'a eu des chiffres aussi épouvantables",
a affirmé sur la radio France Inter la présidente des députés Rassemblement national (extrême droite), Marine Le Pen, fustigeant les
"résultats pitoyables"
et
"l'incompétence de ce gouvernement dans le domaine financier".

Mêmes accusations à l'extrême gauche du député La France insoumise Adrien Quatennens :


Ces gens-là sont de piètres économistes.

"Plutôt que de dire que la France est accro à la dépense publique",
le député insoumis a pointé
"les riches accros aux cadeaux fiscaux qui ont été faits de manière massive"
depuis l'élection d'Emmanuel Macron en 2017, a-t-il ajouté.

Le tour de vis envisagé sur les dépenses sociales ne satisfait même pas la droite.


Sur la chaîne Public Sénat, le président du groupe Les Républicains (LR, droite) au Sénat Bruno Retailleau a déploré:


C'est trop tard, parce qu'on va s'y prendre de la plus mauvaise façon, en faisant des coupes un peu aveugles.

L'exécutif, qui envisageait de présenter un budget rectificatif
"à l'été"
, c'est-à-dire après les élections européennes du 9 juin, devra-t-il revoir son calendrier ?

À tout le moins, il faudra donner des gages avant le couperet des agences de notation: Fitch et Moody's le 26 avril, et surtout S&P le 31 mai, une semaine avant le scrutin.


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