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France: YouTube ferme la chaîne de Papacito, influenceur d'extrême droite

Un maire de village avait été placé sous protection policière à la suite de menaces de mort survenues après la diffusion d'une vidéo de l'influenceur.

10:00 - 10/06/2023 samedi
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Crédit photo: DHA
Crédit photo: DHA
La plateforme mondiale de partage de vidéos, YouTube, a décidé de fermer la chaîne de
"Papacito",
un influenceur d'extrême droite.

Selon l'information rapportée par Tech&Co, Papacito, est accusé d'avoir enfreint à plusieurs reprises le règlement sur le
"harcèlement et la cyberintimidation".

Le vidéaste avait été averti à plusieurs reprises par YouTube, le troisième avertissement ayant entraîné la fermeture de la chaîne, a précisé le site Web d'information technologique.


"Le harcèlement et la cyberintimidation ne sont pas autorisés sur YouTube, et nous avons des règles claires qui interdisent les contenus dans lesquels des insultes ou des menaces sont proférées de manière répétée ou malveillante à l'encontre d'individus"
, a indiqué la plateforme américaine.

Pour rappel, le maire du village de Montjoi (Tarn-et-Garonne) avait été placé sous protection policière, à la fin du mois dernier, à la suite de menaces de mort survenues après la diffusion sur YouTube d'une vidéo de l'influenceur d'extrême droite Papacito.


Selon une information révélée par La Dépêche du Midi, Christian Eurgal, 75 ans, maire sans étiquette de cette commune de 190 habitants, avait reçu ces menaces par courriel, sur la messagerie téléphonique de la mairie ainsi que sur les réseaux sociaux de celle-ci.


Dans sa vidéo diffusée à la fin mai, intitulée
"Infestation de fouines à Montjoi"
et vue plus de 480 000 fois, l'influenceur d'extrême droite s'en était pris à l'élu, le qualifiant de
"fouine"
qu'il faudrait chasser de son village.

Selon les témoignages de l'élu, rapportés par Le Figaro, après la révélation des faits, des inscriptions à la peinture avaient été retrouvées sur les routes indiquant la direction du domicile du maire, avec le message accompagné de flèches
"Eurgal, fouine de Montjoi".

Dans une autre affaire, le mois dernier, le maire de Saint-Brevin-les-Pins, Yannick Morez, avait adressé sa lettre de démission au préfet de Loire-Atlantique.


L'élu de la ville balnéaire de 14 000 habitants avait notamment été la cible d'intimidations, de menaces et d'un incendie criminel à son domicile - alors qu'il y dormait avec sa famille - par des militants d'extrême droite, après sa décision de déménager près d’une école élémentaire de sa commune, un centre d'accueil pour demandeurs d'asile (Cada) qui avait ouvert dans la ville en 2016 suite au démantèlement de la
"jungle"
de Calais.

Plusieurs manifestations avaient été organisées à Saint-Brevin-les-Pins, à l’appel de l’extrême droite, notamment de militants du parti
"Reconquête !"
d’Éric Zemmour.

Dans une situation similaire, le maire de Callac (Côtes-d’Armor) Jean-Yves Rolland avait dû renoncer à son projet d’accueil de familles réfugiées suite aux pressions et intimidations exercées par des militants ou sympathisants de
"Reconquête !".

Dans un dossier semblable, survenu en mai, le procureur de la République de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor) avait annoncé l'ouverture d'une enquête contre
"X",
pour tentative de meurtre, après que la maire de la commune de Plougrescant avait retrouvé les freins de son véhicule sectionnés.

Le procureur avait précisé que les faits commis à l'encontre de la maire Anne-Françoise Piédallu peuvent
"être qualifiés de tentative d'homicide et de menaces de mort réitérées".

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