Licenciés pour avoir donné des invendus à des SDF, quatre salariés de l'aéroport de Marseille saisissent les Prud'hommes

12:2616/04/2025, Çarşamba
MAJ: 16/04/2025, Çarşamba
AFP
 Déterminés à faire valoir leurs droits, les quatre salariés ont décidé de saisir les Prud'hommes. Ils espèrent obtenir gain de cause face à une décision qu'ils jugent injuste.
Crédit Photo : Rich Polk / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
Déterminés à faire valoir leurs droits, les quatre salariés ont décidé de saisir les Prud'hommes. Ils espèrent obtenir gain de cause face à une décision qu'ils jugent injuste.

Quatre salariés du Starbucks de l'aéroport Marseille-Provence ont récemment été licenciés pour avoir offert des produits invendus à des sans-abris. Ce geste de solidarité leur a coûté leur emploi, mais leur histoire suscite un fort soutien populaire.

Citée par France Télévisions, l'enseigne Starbucks leur reproche d'avoir enfreint le règlement interne, qui interdit aux salariés de partir avec de la marchandise, même destinée à être jetée. Selon la lettre de licenciement reçue par les employés, ces produits doivent impérativement être détruits dans des conteneurs spécifiques, sauf accord contractuel contraire.


Marc*, l'un des salariés concernés, raconte avoir agi à visage découvert, et en accord avec son supérieur.
"Toute la marchandise était enregistrée avant d'être distribuée",
assure-t-il. Mais cela n'a pas suffi à convaincre la direction, qui a décidé de se séparer de lui et de trois autres employés pour faute grave.

Sur les réseaux sociaux, l'affaire a suscité une vague d'émotion et d'indignation. Les messages de soutien affluent.

"Honte à ceux qui punissent l'humanité",
écrit un internaute.
"On marche sur la tête dans ce pays"
, dénonce un autre. Nombreux sont ceux qui saluent le geste des salariés :

Mieux vaut nourrir des sans-abris que remplir les poubelles.

Cette polémique réactive le débat autour du gaspillage alimentaire. En France, la loi interdit aux grandes surfaces de rendre impropres à la consommation les denrées encore consommables. Les dons doivent cependant être encadrés par des conventions avec des associations habilitées. Pour un salarié, agir de son propre chef reste illégal, même animé par une intention solidaire.

Déterminés à faire valoir leurs droits, les quatre salariés ont décidé de saisir les Prud'hommes. Ils espèrent obtenir gain de cause face à une décision qu'ils jugent injuste.
"On ne va pas se laisser faire",
affirment-ils.

Au-delà de l'aspect juridique, cette affaire soulève une question de société plus large : les règles de l'entreprise doivent-elles primer sur les élans de solidarité, notamment dans un contexte de précarité croissante ? Le tribunal tranchera, mais dans l'opinion publique, le débat est déjà lancé.


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