RDC: Kinshasa appelle au retrait des rebelles du M23 de la ville de Goma

15:485/02/2025, Çarşamba
MAJ: 5/02/2025, Çarşamba
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Des combattants du groupe armé M23 patrouillent à Goma le 1er février 2025.
Crédit Photo : ALEXIS HUGUET / AFP
Des combattants du groupe armé M23 patrouillent à Goma le 1er février 2025.

Le gouvernement congolais a rejetté l’annonce du cessez-le-feu proclamé par le M23, appelant au retrait immédiat des rebelles de la ville stratégique de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu.

"Nous devons voir des actions concrètes. Ce que cela signifie réellement, c'est avoir la preuve que ce n'est pas une solution cosmétique"
, a déclaré la ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, à la chaîne Newzroom Afrika, en réponse au cessez-le-feu unilatéral annoncé par les rebelles.

Lundi, le M23 a déclaré un cessez-le-feu à partir du 4 février 2025, invoquant des raisons humanitaires, après deux semaines de combats intenses avec l'armée congolaise pour le contrôle de Goma.

Pour Wagner, ce cessez-le-feu n’a de sens que si
"Goma est démilitarisée",
appelant au retrait immédiat des rebelles et des forces rwandaises. Elle a accusé ces dernières d’avoir coupé l’eau, l’électricité et bloqué les routes d’accès à la ville.

Le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, a qualifié ce cessez-le-feu de
"communication mensongère"
, affirmant que seul le retrait du M23 pourrait garantir une désescalade du conflit.

L'armée congolaise et les rebelles s'affrontent pour le contrôle de Goma


Selon l’ONU, les affrontements entre le M23 et les Forces armées de la RDC (FARDC) ont fait plus de 900 morts et 2 880 blessés.

Le président rwandais Paul Kagame a, une nouvelle fois, nié toute implication de son pays dans le soutien au M23. Interrogé par CNN, il a répondu de manière évasive:


"Je ne sais pas"
si des troupes rwandaises sont présentes en RDC.

Lorsque le journaliste lui a rappelé son rôle de commandant en chef, Kagame a ajouté:


Il y a beaucoup de choses que je ne sais pas. Mais si vous me demandez si le Rwanda ferait tout pour se protéger, je répondrais à 100 % oui.

Le M23, formé en 2012 par des militaires dissidents congolais, avait été défait en 2013 par les FARDC et la MONUSCO avant de reprendre les armes en 2022. Depuis, le groupe rebelle s'est emparé de plusieurs localités du Nord-Kivu, une province stratégique à la frontière du Rwanda et de l'Ouganda.

RDC-Rwanda: une crise régionale aux enjeux sécuritaires et économiques


Kinshasa accuse Kigali de soutenir activement le M23 pour accéder aux richesses minières du Nord-Kivu, des accusations appuyées par plusieurs rapports onusiens mentionnant un appui militaire rwandais.

Pour la RDC, le M23 est un groupe terroriste avec lequel aucune négociation n'est possible.


Le Rwanda, de son côté, rejette ces accusations, affirmant que le M23 est un mouvement congolais. Kigali souligne que ses membres parlent kinyarwanda, mais insiste sur leur nationalité congolaise.


Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Jean Patrick Nduhungirehe, a accusé la RDC d’avoir formé une coalition militaire incluant des forces burundaises, des miliciens Wazalendo, des mercenaires européens et des ex-rebelles FDLR pour déstabiliser le Rwanda.

Face à cette crise régionale majeure, les tensions entre Kinshasa et Kigali continuent de s'intensifier, menaçant la stabilité de l’Afrique centrale.


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