Hausse alarmante de l’insécurité alimentaire liée à la guerre à Gaza, selon une ONG

La rédaction avec
11:499/12/2025, Salı
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Des personnes remplissent leurs récipients d'eau au camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 4 décembre 2025.
Crédit Photo : EYAD BABA / AFP
Des personnes remplissent leurs récipients d'eau au camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 4 décembre 2025.

Plus d’un quart des foyers israéliens vivent désormais dans l’insécurité alimentaire, conséquence directe des répercussions économiques et sociales de deux années de guerre dans la bande de Gaza, selon un rapport publié lundi par l’organisation humanitaire israélienne Latet.

Cette ONG, active depuis 1996 dans la lutte contre la pauvreté, indique dans son rapport annuel que 26,9 % des ménages, soit environ 867 256 familles, souffrent d’insécurité alimentaire, une hausse record de 27,5 % en un an.


La situation touche aussi durement les enfants: 37,5 % d’entre eux, près de 1,18 million, vivent dans des foyers où l’accès à une alimentation suffisante n’est plus garanti.

Latet souligne qu’environ un quart des personnes qu’elle aide appartiennent désormais à la catégorie des
"nouveaux pauvres"
, devenus dépendants de l’aide alimentaire depuis le début de la guerre à Gaza il y a deux ans.

"La guerre et la flambée des prix ont créé une véritable urgence sociale"
, note l’organisation, évoquant une détérioration profonde de la sécurité économique de centaines de milliers de familles.

Le rapport révèle également que 10 % des ménages se trouvent en situation d’insécurité alimentaire sévère, une progression liée à l’appauvrissement de populations jusqu’ici relativement stables, notamment au sein de la classe moyenne inférieure.

Cette crise se traduit par une hausse des demandes d’aide adressées aux organisations civiles, alors même que les dons diminuent, beaucoup de ressources étant redirigées vers les besoins liés au conflit.

Coût de la vie en hausse


Latet estime que le coût de la vie minimal a augmenté de 5,5 % par personne et de 5,6 % par famille par rapport à 2024. Le revenu minimum nécessaire pour vivre dignement en Israël atteint désormais 5 589 shekels (1 733 dollars) par mois pour une personne seule, et 14 139 shekels (4 384 dollars) pour une famille de quatre personnes.


Les dépenses annuelles ont grimpé en moyenne de 3 500 shekels (1 085 dollars) par individu et de 9 000 shekels (2 791 dollars) par famille.


Près de 60 % des bénéficiaires affirment avoir vu leur situation financière se dégrader au cours de l’année écoulée, contre 36,5 % dans la population générale. Environ un tiers déclarent avoir eu leurs comptes bancaires gelés ou saisis, un taux trois fois supérieur à la moyenne nationale.


En moyenne, ces ménages dépensent 12 734 shekels (3 949 dollars) par mois, près du double de leur revenu net (6 593 shekels, soit 2 045 dollars).


Quelque 60 % des bénéficiaires des aides publiques affirment également que leur situation financière s’est aggravée, leurs dépenses mensuelles ayant pratiquement doublé.

Le rapport met en lumière de lourdes conséquences pour les enfants: 67 % des familles aidées n’ont pas pu acheter le matériel scolaire de base, et 84 % ont renoncé à envoyer leurs enfants aux sorties ou activités scolaires, faute de moyens.


Les effets psychologiques sont tout aussi préoccupants: 61,9 % des bénéficiaires décrivent leur état mental comme "mauvais", et 42,4 % disent que leur santé psychologique a empiré depuis le 8 octobre 2023.


Un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas est entré en vigueur le 10 octobre dans le cadre du plan du président américain Donald Trump, mettant fin à deux années de bombardements ayant causé plus de 70 000 morts et près de 171 000 blessés dans l’enclave depuis octobre 2023.


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