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Soutien à Gaza: Sciences Po ferme ses principaux locaux vendredi

La direction de Sciences Po Paris a décidé la fermeture de ses principaux locaux vendredi en raison d'une nouvelle manifestation par quelques dizaines d'étudiants mobilisés pour Gaza, au moment où le gouvernement redouble de vigilance face aux actions sur les campus français.

La rédaction
10:38 - 3/05/2024 vendredi
MAJ: 10:43 - 3/05/2024 vendredi
AFP
Un drapeau palestinien et une pancarte indiquant "La Palestine vivra, la Palestine gagnera" est affiché à l'entrée de l'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po, lors d'une manifestation en soutien aux Gazaouis, à Lyon, dans le centre-est de la France, le 2 mai 2024.
Crédit Photo : JEFF PACHOUD / AFP
Un drapeau palestinien et une pancarte indiquant "La Palestine vivra, la Palestine gagnera" est affiché à l'entrée de l'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po, lors d'une manifestation en soutien aux Gazaouis, à Lyon, dans le centre-est de la France, le 2 mai 2024.
"Suite au vote de l'occupation des étudiants, les bâtiments du 25, 27, 30, rue Saint-Guillaume et du 56, rue des Saints-Pères, resteront fermés demain, vendredi 3 mai. Nous invitons à rester en télétravail",
indique un message aux salariés, envoyé jeudi soir par la direction des Ressources humaines de la prestigieuse école.

Après un débat interne sur le Proche-Orient jeudi matin qu'ils ont jugé
"décevant, mais sans surprise",
les étudiants du comité Palestine de Sciences Po ont annoncé jeudi après-midi le lancement d'un
"sit-in pacifique"
dans le hall de l'école et le début d'une grève de la faim par six étudiants
"en solidarité avec les victimes palestiniennes".

Jeudi soir, le sit-in au campus a été votée par une centaine d'étudiants réunis en assemblée générale, a indiqué à l'AFP une membre du comité Palestine, qui n'a pas donné son nom.


Les grèves de la faim continueront jusqu'à
"la tenue d'un vote officiel non anonyme au conseil de l'Institut pour l'investigation des partenariats avec les universités israéliennes"
, a déclaré Hicham, du comité Palestine.

Après une mobilisation émaillée de tensions en fin de semaine dernière, le mouvement avait été suspendu après l'accord de la direction pour organiser un débat interne - qualifié de
"townhall",
terme utilisé aux États-Unis pour une grande réunion publique.

"Ça a été un débat dur, avec des prises de position assez claires, beaucoup d'émotion",
a indiqué Jean Bassères, l'administrateur provisoire de Sciences Po. Il a appelé au
"calme"
avant le début des examens lundi.

300 personnes à la Sorbonne


M. Bassères a indiqué avoir
"pris des positions assez fermes sur certains sujets"
, en refusant
"très clairement la création d'un groupe de travail qui était proposé par certains étudiants pour investiguer nos relations avec les universités israéliennes".

Il en a appelé
"à la responsabilité de chacun"
, dans un contexte de plusieurs actions en France, en écho à la mobilisation des campus aux États-Unis où la police est intervenue sur plusieurs sites.

Non loin de Sciences Po, devant l'université de la Sorbonne, où la police était déjà intervenue lundi pour évacuer des manifestants, près de 300 étudiants venus de différents campus se sont réunis jeudi après-midi et ont organisé un campement d'une vingtaine de tentes. 

Ils ont été délogés une heure plus tard par plus d'une centaine de membres des forces de l'ordre, selon une journaliste de l'AFP.


La ministre de l'Enseignement supérieur Sylvie Retailleau a demandé jeudi matin aux présidents d'université de veiller au
"maintien de l'ordre"
public, en utilisant
"l'étendue la plus complète des pouvoirs"
dont ils disposent, notamment en matière de sanctions disciplinaires en cas de troubles ou de recours aux forces de l'ordre.

Actions de Lille à Lyon


France Universités, qui fédère 116 établissements d'enseignement supérieur dont 74 universités, a
"salué la détermination de la ministre à porter une voie équilibrée et ferme pour un retour au calme".

Les actions se sont multipliées ces derniers jours dans l'Hexagone, principalement sur les sites de Sciences Po à Paris et en régions.

Le campus Jourdan de l'École normale supérieure (ENS) a été bloqué jeudi par des étudiants. À Lille (nord), l'Institut d'études politique était fermé jeudi et les accès à l'École supérieure de journalisme (ESJ) bloqués. 


À Sciences Po Lyon (centre-est),
"une petite centaine"
de personnes manifestaient jeudi soir dans un amphithéâtre, a indiqué une représentante du syndicat étudiant Unef à l'AFP.

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