
Une étude publiée dans Nature montre que l'aridité a joué un rôle clé dans l’instabilité politique et le déclin des dynasties chinoises au cours des 3.476 dernières années.
Les périodes les plus arides ont coïncidé avec des moments d'agitation politique en Chine, selon une récente étude portant sur des milliers d'années de précipitations. Celle-ci établit un lien historique entre stress climatique et chaos.
Une étude publiée ce mois-ci dans la prestigieuse revue Nature s’appuie sur l’analyse des cernes annuels d’arbres, notamment ceux du Juniperus przewalskii ("genévriers de Przewalski"), sur le plateau tibétain, situé dans le sud-ouest de la Chine.
Elle donne un aperçu de la manière dont le stress climatique a façonné les sociétés et les dynamiques de pouvoir au fil des millénaires.
Les variations des isotopes présents dans les cernes annuels ont permis de retracer les fluctuations des précipitations au fil du temps.
Lors de la première phase de sécheresse (-110 à +280), le climat est devenu aride en l’an 14 après J.-C. La famine et des cas de cannibalisme se sont multipliés, entraînant des soulèvements généralisés qui ont finalement conduit au renversement de l’éphémère dynastie Xin (9-23), selon le rapport.
Après une deuxième période de sécheresse (330-770), qui englobe notamment les dynasties Sui et Tang, une troisième (950-1300) correspond au déclin de la dynastie Song.
L’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée dans le monde et en Chine. Les phénomènes météorologiques extrêmes qui en ont découlé ont causé 310 milliards de dollars de pertes, selon le groupe d’assureurs Swiss Re.